La secte Boko Haram est à l’origine de nombreux enlèvements et massacres dans la région du lac Tchad, aux confins du Niger, du Nigéria, du Tchad, et du Cameroun. Le 11 décembre 2020, le mouvement djihadiste a enlevé plus de 300 garçons dans le nord du Nigeria. La veille de Noël, encore au Nigeria, 11 personnes sont mortes dans l’attaque d’un village majoritairement chrétien.
Islam radical
Boko Haram est un groupe terroriste né dans le nord-est du Nigeria en 2002. Le mouvement prône un islam radical, rigoriste, et rejette toute influence occidentale. Son premier chef, Mohamed Yusuf, a été abattu par la police nigériane en 2009.
Cet évènement marque un tournant dans l’organisation de la secte djihadiste. «Depuis 2010 le mouvement est beaucoup plus organisé et sophistiqué, usant de tactiques de guérilla et de terrorisme qui posent de vrais défis aux forces de sécurité nigérianes», explique Adam Higazi, dans son article Les origines et la transformation de l’insurrection de Boko Haram dans le nord du Nigeria.
«On ne sait pas grand-chose du fonctionnement de Boko Haram»
L’imam Abubakar Shekau dirige Boko Haram depuis 2010. En mars 2015, le groupe terroriste prête allégeance à l’État islamique. Le principal but de la secte est d’imposer la charia au Nigeria. C’est une loi canonique islamique régissant la vie religieuse, politique, sociale et individuelle.
Pour Adam Higazi, la montée en puissance de Boko Haram a pu être favorisée par «des défaillances de l’État nigérian, déstabilisé par des élections très compétitives et incapable d’endiguer la rébellion avec une armée corrompue et démoralisée». Mais le spécialiste le reconnaît, «on ne sait pas grand-chose du fonctionnement ni de l’organisation de ce mouvement».