Boko Haram, fléau de l’Afrique de l’Ouest

Le groupe terroriste sévit dans la région depuis 2002

C'est arrivé cette semaine numéro 4
Le Nigéria pleure régulièrement des pertes après des attentats commis par Boko Haram
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Publié 07/04/2021 par Clara Bauer-Babef

La secte Boko Haram est à l’origine de nombreux enlèvements et massacres dans la région du lac Tchad, aux confins du Niger, du Nigéria, du Tchad, et du Cameroun. Le 11 décembre 2020,  le mouvement djihadiste a enlevé plus de 300 garçons dans le nord du Nigeria. La veille de Noël, encore au Nigeria, 11 personnes sont mortes dans l’attaque d’un village majoritairement chrétien.

Islam radical

Boko Haram est un groupe terroriste né dans le nord-est du Nigeria en 2002. Le mouvement prône un islam radical, rigoriste, et rejette toute influence occidentale. Son premier chef, Mohamed Yusuf, a été abattu par la police nigériane en 2009.

Cet évènement marque un tournant dans l’organisation de la secte djihadiste. «Depuis 2010 le mouvement est beaucoup plus organisé et sophistiqué, usant de tactiques de guérilla et de terrorisme qui posent de vrais défis aux forces de sécurité nigérianes», explique Adam Higazi, dans son article Les origines et la transformation de l’insurrection de Boko Haram dans le nord du Nigeria. 

«On ne sait pas grand-chose du fonctionnement de Boko Haram»

L’imam Abubakar Shekau dirige Boko Haram depuis 2010. En mars 2015, le groupe terroriste prête allégeance à l’État islamique. Le principal but de la secte est d’imposer la charia au Nigeria. C’est une loi canonique islamique régissant la vie religieuse, politique, sociale et individuelle.

Pour Adam Higazi, la montée en puissance de Boko Haram a pu être favorisée par «des défaillances de l’État nigérian, déstabilisé par des élections très compétitives et incapable d’endiguer la rébellion avec une armée corrompue et démoralisée». Mais le spécialiste le reconnaît, «on ne sait pas grand-chose du fonctionnement ni de l’organisation de ce mouvement». 

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Michelle Obama avait protesté contre l’enlèvement de 300 jeunes filles au Nigéria par Boko Haram.

Guerre religieuse et politique

Plusieurs groupes terroristes sévissent dans la région. Mais Boko Haram a des caractéristiques spécifiques. «Le groupe se distingue par le fait qu’en plus de s’attaquer à des chrétiens et à son opposition musulmane, il est également en guerre contre l’État», explique Adam Higazi.

Entre d’autres termes, parmi les victimes figurent des policiers, des soldats, et  des membres du Service de sécurité de l’État.

Comme toute organisation terroriste, Boko Haram ne pourrait survire sans financements. Le chercheur Marc-Antoine Pérouse de Montclos en distingue plusieurs dans  Boko Haram, une exception dans la mouvance djihadiste? :  donations à la mosquée, attaques de banques, pillage de villages, rançons lors des enlèvements. 

Qui sont les fidèles de Boko Haram?

Pour Marc-Antoine Pérouse de Montclos,  «auparavant, la secte recrutait des fidèles sur la base d’arguments religieux et politiques, liés à un sentiment d’injustice sociale». Mais aujourd’hui il est plus difficile d’identifier les membres de Boko Haram.

Selon Adam Higazi, «les éléments disponibles sur le profil social du mouvement suggèrent en effet que Boko Haram a recruté un large éventail de personnes – ils n’étaient pas originaires d’un groupe social ou ethnique particulier».

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Coalitions contre la secte

Pour lutter contre Boko Haram, les troupes du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Niger forment une coalition militaire. La France apporte également son soutien militaire. L’opération Barkhane est censée aider des pays francophones du Sahel à lutter contre des groupes terroristes.

«Mais aucune puissance occidentale n’a envie d’envoyer des troupes dans le pays le plus peuplé d’Afrique, qui plus est dans une région qui ne présente pas d’intérêt économique majeur, les zones pétrolifères étant plus au sud dans le golfe du Biafra», précise Marc-Antoine Pérouse de Montclos.

«Un conflit qui est assez typique de l’impuissance des pays occidentaux à régenter l’ordre du monde et à régler des crises complexes», conclut Marc-Antoine Pérouse de Montclos.

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