On ne peut pas dire que le village de River Valley, dans le Moyen-Nord ontarien, soit bien connu. Ni le trappeur-bûcheron Raoul Denonville (1892-1970). Claire Ménard-Roussy lève le voile sur cette personne mystérieuse et son environnement dans un roman intitulé Raoul, tu me caches quelque chose.
Pendant la Première Guerre mondiale, pour éviter la conscription, plusieurs jeunes hommes se réfugient dans les bois, s’exilent même dans une autre province où personne ne les connaît. Ils prennent un autre nom pour passer inaperçu, deviennent trappeurs et bûcherons. C’est le cas d’un dénommé Raoul Denonville.
Se faire oublier
Cette personne n’a pas du tout le physique de ces métiers, mais réussit à abattre le travail et, surtout, à se faire oublier. Sa cabane dans la forêt entourant River Valley lui sert de refuge inviolable. Seuls l’énergique père Bradley et le jeune Dr Patenaude connaissent le secret que Raoul porte en lui et qui ne sera révélé qu’après sa mort…
Claire Ménard-Roussy a effectué une recherche minutieuse non seulement sur cet individu, mais également sur l’actualité sociopolitique de l’époque. Tout y passe: Règlement 17, Première Guerre mondiale, Dépression, Seconde Guerre mondiale, conscription, invention du skidoo, assassinat de Kennedy, drapeau canadien, Expo 67 et j’en passe.
Intrigue
La description du personnage principal et le développement de l’intrigue rappellent un peu le style de Doric Germain qui nous a donné des romans comme La Vengeance de l’orignal (1980), Le Trappeur du Kabi (1981), Poison (1985), Le soleil se lève au Nord (1991) et Défenses légitimes (2003).
Je ne suis pas certain que l’ouvrage de Claire Ménard-Roussy deviendra un incontournable dans le corpus scolaire franco-ontarien, mais il en a certainement l’étoffe.