Violence à l’école: calme plat chez les francophones

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Publié 29/01/2008 par Aline Noguès

Le rapport Falconer a pu faire la manchette des journaux au début du mois, mais il n’a guère retenu l’attention des écoles secondaires francophones de la région de Toronto. Dans nos écoles, on ne se sent pas vraiment concerné par la question de la violence, même si des incidents sont parfois recensés, comme des bagarres ou des vols.

Cette relative sérénité s’explique par le profil particulier des écoles francophones, comme le rappelle Gyslaine Hunter-Perreault, surintendante de l’éducation en charge des écoles secondaires du Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest (CSDCSO): «Nos écoles ne sont pas très grandes, les effectifs tournent autour de 400-600 élèves, c’est un nombre idéal qui facilite l’encadrement des élèves. Cet environnement plus convivial, plus familial procure également un plus grand sens d’appartenance.»

Michel St-Amant, surintendant de l’éducation en charge des écoles secondaires du Conseil scolaire de district catholique centre-sud (CSDCCS), fait les mêmes constatations: «Les élèves cheminent avec nous pendant presque toute leur scolarité, ce qui crée une certaine connivence entre tous. Comme on connaît bien notre monde, on détecte vite ce qui est anormal.»

Il suffit donc de rester vigilant et paré à toute éventualité. Les deux conseils scolaires assurent notamment une formation de leur personnel, enseignant, administratif ou autre, afin que les adultes puissent plus facilement gérer les crises.

Le CSDCSO a également mis en place un programme de médiation par les pairs: certains élèves sont formés pour aider à régler les conflits de manière pacifique.

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Le CSDCCS rappelle de son côté qu’il a installé un système de vidéosurveillance dans les écoles secondaires, tandis que les portes d’entrée des écoles primaires sont vérouillées.

Mais les personnels de direction sont-ils vraiment au courant de tout ce qui se passe dans les couloirs de leurs écoles ou bien existe-t-il une «loi du silence» tacite qui couvre les méfaits de certains?

«C’est sûr qu’il existe des incidents qui ne sont pas rapportés à la direction, admet Gyslaine Hunter-Perreault. Mais par contre, dès que l’on est au courant de quelque chose, on creuse pour essayer de résoudre le problème.»

«Il est vrai que la collaboration n’est pas toujours facile, ajoute Michel St-Amant. Les élèves craignent de parler car ils savent qu’ils ont plus à perdre qu’à gagner. Comment trouver l’information? Il faut alors travailler sur un mode confidentiel, en rencontrant certains élèves de manière discrète.»

Aujourd’hui, dans le climat plutôt convivial qui règne dans les écoles des deux conseils scolaires, la ligne directrice est simple: mettre l’accent sur la prévention, notamment grâce aux travailleurs sociaux qui exercent dans les écoles.

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Mais un problème se pose alors, comme le déplore malheureusement Gyslaine Hunter-Perreault: «Nous n’avons hélas pas de travailleurs sociaux à temps plein dans nos écoles… car nous sommes coincés par l’actuelle formule de financement. C’est un handicap important»

Mais ceci est déjà un plus vaste débat…

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