La ville de Rafah, divisée par 26 ans d’histoire, s’est retrouvée provisoirement réunifiée cette semaine à la faveur de la brèche ouverte par des militants du Hamas dans le mur séparant la Bande de Gaza de l’Égypte. Depuis mercredi, des familles, des amis de longue date ont pu se retrouver en franchissant seulement quelques dizaines de mètres.
Un clan palestinien a même profité de la situation pour marier rapidement trois femmes à des proches vivant du côté égyptien de la ville.
Mais près de trois décennies de séparation ont aussi entraîné des différences dans les coutumes, les modèles de construction des bâtiments et le dialecte.
Kamal al-Nahal, 40 ans, l’oncle d’une des mariées palestinienne, a affirmé qu’il n’était pas impressionné par l’architecture de Rafah côté égyptien, qui avec ses petits immeubles et ses rues non pavées ressemble plus à un village que le Rafah côté Bande de Gaza, plus grand et très animé. Quelque 40 000 personnes vivent du côté égyptien et environ 200 000 du côté de la Bande de Gaza, dans la vieille ville de Rafah et dans un camp de réfugiés adjacent.
Rafah a été divisée en deux en 1982 pour satisfaire les différentes demandes territoriales dans le cadre de l’accord de paix entre Israël et l’Egypte. Pendant plusieurs années, les habitants des deux parties ont pu franchir la frontière entre l’Egypte et la Bande de Gaza, dont l’armée israélienne s’est retirée en 2005, avec une relative facilité.