Face à la récession qui s’annonce aux États-Unis, le Canada ne devrait pas trop s’inquiéter en 2008: il a les moyens monétaires et budgétaires de faire face à un ralentissement économique. Voilà en substance ce qui est ressorti de la conférence donnée par Stéfane Marion, économiste en chef adjoint à la Banque Nationale, lors du premier déjeuner de l’année du Club canadien.
Si les économistes gardent un oeil sur ce qui se passe chez nos voisins du Sud, c’est parce que l’économie canadienne est très liée à l’économie américaine, même si de nouveaux partenaires commerciaux se sont imposés au fil des ans (la Chine par exemple).
Pour Stéfane Marion, la question n’est désormais plus de savoir si les États-Unis iront en récession ou non – un ralentissement est inévitable – mais de savoir quelles seront la durée et l’amplitude de cette crise économique.
Tout dépendra de l’attitude des consommateurs américains qui représentent tout de même 70% du PIB. «Les consommateurs risquent de freiner leur consommation, or on n’a pas vu cela depuis 17 ans.»
La bonne nouvelle, selon Stéfane Marion, c’est que les autorités monétaire et budgétaire sont très conscientes des risques de récession et mettront sûrement en place les outils nécessaires pour freiner la récession. La semaine passée, la FED a d’ailleurs baissé de 0,75 point son taux directeur alors que quelques jours plus tôt, le président Bush demandait au Congrès d’adopter des allègements fiscaux de 145 milliards de dollars.
«Aujourd’hui, malgré les dépenses liées à la guerre en Irak, les finances américaines ne sont pas dans un état catastrophique ce qui laisse une certaine marge de manoeuvre. Nous assisterons donc peut-être à une deuxième vague de stimuli budgétaires», a ajouté l’économiste.