Journaliste pendant presque dix ans, Vincent Fortier est aujourd’hui réviseur et traducteur. Amoureux de littérature et d’art queer, il vient de publier un premier roman intitulé Phénomènes naturels, une autofiction qui s’attache à défaire les modèles.
Le roman a été inspiré par la lecture de l’ouvrage The Ethical Slut. A Practical Guide to Polyamory, Open Relationships and Other Freedoms in Sex and Love, de Janet W. Hardy et Dossie Easton (Ten Speed Press, 2017). Quelques citations émaillent le texte, notamment celle-ci: «The real test of love is when someone sees our weaknesses, our stupidities, and our smallness, and still loves us.»
Naturellement gai
Le titre du roman fait écho à quelques remarques glissées ici et là. Le romancier note parfois qu’il y a des phénomènes naturels plus agréables que d’autres. «Un suroît qui te réchauffe le cœur; une bise qui te fait frissonner d’envie.» On devine, bien entendu, qu’être gai ou queer est un phénomène naturel.
J’ai beaucoup aimé la réflexion de l’auteur sur les relations amoureuses. Vincent Fortier note comment il aimerait «que toutes les relations soient des débuts de relation perpétuels. Ce moment où tout est porté par l’enthousiasme. Où tout est possible. […] Où on ne se possède pas encore.»
L’anti-normalité
Son personnage a 35 ans (lui a maintenant 37 ans) et vit une rupture amoureuse. Elle est racontée de façon brute. On passe de la fin d’une histoire d’amour au début d’une autre aventure existentielle: celle du passage d’homme gai à personne queer.