Spécialiste de science-fiction et de récits brefs, professeur émérite de l’Université de Toronto, Michel Lord se raconte avec brio dans Sortie 182 pour Trois-Rivières. On le suit depuis sa naissance en 1949 jusqu’à quelques années après son mariage de même sexe en 2006.
Né à Trois-Rivières mais élevé à Cap-de-la-Madeleine, donc un «Capon», Michel Lord grandit dans un milieu pauvre, ce qui ne l’empêche pas de se considérer riche de toutes ses lectures et de son éducation musicale en grande partie autodidacte.
Mélomane
L’auteur perd la foi à 17 ans, «jetant aux orties toutes ces superstitions et ces dogmes invraisemblables qui m’étouffaient horriblement». Mélomane, il sait faire la distinction entre la pratique religieuse vide de sens et la magnifique musique sacrée qui l’accompagne.
Son récit est émaillé de références littéraires qui démontrent une vaste culture. Il écrit, par exemple, «un empilement de tendresse, aurait dit Zola» ou «humain, plus humain, comme dit Nietzsche».
Dans une même page, il parle de «notre vieille langue, les misères hilareuses» (Chateaubriand) et d’un décor de Gervaise dans L’assommoir de Zola. Le parler madelinot lui rappelle Rabelais.