On entend souvent dire que le critique rêve d’être un artiste et que, n’ayant pas le talent pour y arriver, il fait du scribouillage et pose des jugements péremptoires.
Catherine Voyer-Léger met les pendules à l’heure dans Métier critique. Le livre aurait dû s’intituler Métier: critique culturel. Cela aurait enlevé le beau jeu de mot, bien entendu. Être critique demeure en effet un métier… critique.
Voyer-Léger révise et augmente un essai paru cinq ans passés. Elle se penche sur le rôle de critique qui, pour résumer grossièrement, consiste à «dialoguer avec les œuvres et inviter un public dans la discussion». Ceux et celles qui pratique ce métier doivent «se reconnaître autour du partage d’une certaine culture et d’un sens de l’analyse».
Une certaine autorité
Elle s’intéresse à la critique des médias écrits (Le Devoir, La Presse, Journal de Montréal, Voir) et électroniques, notamment Radio-Canada. Les critiques occupent un espace public qui est d’emblée perçu comme la confirmation d’une certaine compétence et qui donne une importance à leurs propos, donc une certaine autorité.
Avant de définir ce qu’est une bonne critique, l’auteur explique brièvement ce qu’est une critique, à savoir une analyse «qui ne s’appuie pas sur des connaissances suffisantes, qui ne met pas l’œuvre en contexte, qui se contente de résumer ou de porter un jugement binaire sur la forme j’aime/je n’aime pas. Une mauvaise critique est une critique qui ne va pas plus loin que les étoiles qu’elle enfile.»