Il fut un temps, souvenez-vous, où Robert Paquette était partout, tant sur scène que sur les ondes, sillonnant le globe, multipliant les spectacles et les albums avec le zèle de ces artistes qui allient l’urgence de dire au plaisir d’aller à la rencontre du public.
Entre 1974 et 1985, il nous livre une impressionnante succession de chansons désormais classiques – Moi j’viens du Nord, Dépêche-toi, soleil, Bleu et blanc, Baba nam, Vive la force, Jamaica – qui imposent une plume et une sensibilité au diapason de leur époque, tout en reflétant un profond ancrage franco-ontarien.
Puis, à partir du milieu des années 80, l’auteur-compositeur originaire de Sudbury se fait plus discret. «Ma carrière avait démarré très vite. À 23, 24 ans, j’ai déménagé à Montréal avec mes musiciens. En l’espace de 10 ou 12 ans, j’ai fait cinq albums et au-dessus de 1 000 spectacles, et j’étais épuisé.»
Tandis que l’équipe qui l’entoure se dissout – sa maison de disques disparaît, sa gérante quitte le métier – Robert choisit de prendre une année sabbatique, puis deux, puis trois. «Je me suis dit que c’était peut-être une leçon de vie, une façon de me dire que j’avais besoin de me reposer un peu.»
De la scène aux coulisses
Mais on aurait tort de conclure que Paquette avait tourné le dos à ce métier qu’il aime par-dessus tout. Simplement, il avait troqué l’avant-scène pour les coulisses, réservant l’essentiel de ses efforts d’interprète pour ses albums et tournées de Noël, d’abord avec Chuck Labelle, puis avec Stef Paquette, son «cousin de la fesse gauche», comme il se plaît à dire.