Pendant qu’on parle de coronavirus, une autre épidémie, partie d’Arabie saoudite, atteint à présent l’Afrique de l’Est et l’Asie du Sud: une épidémie composée de milliards de criquets pèlerins, appelés aussi sauterelles du désert, comme on n’en a pas vue depuis un quart de siècle.
Et sachant qu’un criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) mange son propre poids chaque jour, ce sont les récoltes sur deux continents qui sont à présent visées — blé, orge, maïs, sorgho — et du coup la seule source d’alimentation de dizaines de millions de personnes.
Deux ouragans en 2018
L’invasion atteint à présent 15 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie du Sud, du Congo jusqu’au Pakistan, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture (FAO).
Cet essor aurait été favorisé par deux ouragans en 2018, qui ont déversé des pluies torrentielles sur la péninsule arabique. «Une fois que ces eaux de pluie se retirent, le sol garde assez d’humidité pour que les femelles puissent pondre leurs oeufs pendant environ six mois», explique au New York Magazine le «météorologue des sauterelles» à la FAO, Keith Cressman.
Une génération vit trois mois et, si l’environnement lui est favorable, peut voir sa population se multiplier par 20 avec la génération suivante.