Cette année 2007 marque le 20e anniversaire de cette journée, devenue aussi et plus tardivement, Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. En fait, tout a commencé le 17 octobre 1987, lors d’un rassemblement organisé à Paris, sur l’esplanade du Trocadéro, en face de la tour Eiffel. Devant quelque 100 000 personnes rassemblées au nom de la défense des droits de l’Homme, un prêtre français, Joseph Wresinski, lance un célèbre appel: «Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré.»
Joseph Wresinski, membre du Conseil économique et social de la France, a rédigé un rapport intitulé Grande pauvreté et précarité économique et sociale, qui a eu un retentissement européen. En février 1987, il prenait la parole devant la Commission des droits de l’Homme des Nations Unies à Genève, pour demander à cet organisme de l’ONU de reconnaître l’extrême pauvreté comme une violation des droits de l’Homme.
Et précisément le regroupement du 17 octobre, qui comprenait des représentants de tous pays, de toutes conditions et de toutes croyances, avait lieu à un emplacement dénommé le Parvis des Libertés et des Droits de l’Homme, là où fut signée, en 1948, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, adoptée par les Nations Unies.
Et en ce jour d’octobre, une dalle est scellée dans le sol, qui porte cette inscription: «Le 17 octobre 1987, des défenseurs des droits de l’homme et du citoyen de tous pays se sont rassemblés sur ce parvis. Ils ont rendu hommage aux victimes de la faim, de l’ignorance et de la violence. Ils ont affirmé leur conviction que la misère n’est pas fatale. Ils ont proclamé leur solidarité avec ceux qui luttent à travers le monde pour la détruire.» Elle est suivie de l’appel de Joseph Wresinski.
Depuis cette inauguration, les pauvres et celles et ceux qui refusent la misère et l’exclusion se rassemblent un peu partout dans le monde, le 17 octobre de chaque année, pour témoigner de leur engagement en vue du respect de la dignité et de la liberté de tous. Dans plusieurs pays, on a reproduit la dalle du Trocadéro, symbole du refus de la misère. On en trouve une à Rouyn-Noranda (1993), Thedford Mines (1997), Sherbrooke (2003).