Rompant avec le pragmatisme et la rigueur qu’il s’était imposés en campagne électorale, Stephen Harper a soulevé, dès sa première annonce à titre de premier ministre, l’ire des observateurs de la scène politique et de ses propres sympathisants. Au diable les principes! M. Harper a nommé au Conseil des ministres un non-élu, un transfuge libéral et un ancien lobbyiste.
Les nominations de Michael Fortier, David Emerson et Gordon O’Connor ont créé nombre de contestations au sein même du Parti conservateur. Stephen Harper a donné priorité à une représentation au cabinet des villes de Montréal et de Vancouver où aucun député conservateur n’a été élu. Pour ce faire, le nouveau premier ministre a transgressé des principes bien ancrés dans le programme conservateur: la volonté de faire du Sénat une Chambre d’élus, d’accroître l’éthique dans le gouvernement et de distancier les lobbyistes des politiciens.
Le Montréalais Michael Fortier sera nommé au Sénat pour occuper le poste de ministre des Travaux publics, alors que David Emerson, élu il y a moins de trois semaines sous la bannière libérale à Vancouver, sera ministre du Commerce international dans le cabinet conservateur. Pour rajouter à la controverse, Gordon O’Connor, nommé à la Défense nationale, occupait jusqu’en 2004 des fonctions de lobbyiste pour l’industrie militaire.
Dans les milieux francophones, les réactions aux nominations du Conseil des ministres sont également mitigées. Bien que la nomination de Josée Verner à titre de ministre de la Francophonie et des Langues officielles a été accueillie avec enthousiasme, l’unilinguisme de Beverley Oda au Patrimoine en a refroidi plus d’un.
Stephen Harper a réuni au sein d’un même ministère les Langues officielles, la Francophonie et la Coopération internationale.