Au début du mois de septembre, John Tory, chef du parti conservateur, ouvrait sa campagne par une proposition risquée: le financement par la province des écoles confessionnelles. C’est cette question qui a nettement ressurgi lors du débat des chefs de jeudi dernier, un débat plutôt terne à l’issue duquel le chef libéral Dalton McGuinty semble avoir perdu quelques plumes.
Mais le candidat conservateur risque aussi de subir les foudres électorales d’une population plutôt hostile à son projet de réforme. D’ailleurs, celle-ci n’est pas vue d’un bon oeil par les associations francophones de conseils scolaires de l’Ontario.
Denis Pommainville est le candidat conservateur de la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell et est porte-parole de son parti pour plusieurs dossiers, dont celui de l’éducation. Comme M. Tory, il dénonce le fait que 53 000 étudiants soient scolarisés dans des écoles confessionnelles sur lesquelles la province n’a aucun contrôle. Sa plus grande crainte est que ces jeunes grandissent dans des systèmes à part, loin des valeurs canadiennes.
«L’intégration des enfants de l’immigration passe par la scolarisation. Or les enfants scolarisés dans ces écoles confessionnelles sont isolés et ne s’intègrent pas à la société ontarienne, la culture canadienne ne leur est pas transmise. Je crains que ce problème ne devienne de plus en plus sérieux, avec l’augmentation de l’immigration.»
Lorsqu’on demande à M. Pommainville s’il redoute un «embrigadement» des jeunes dans des écoles religieuses loin de tout contrôle gouvernemental, il hésite à cautionner le terme mais admet que «c’est une crainte à avoir».