Tony Parker: un champion made in France

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Publié 14/02/2006 par Alexandre Guetta

Rare, voire seul et unique Français à s’être réellement fait un nom dans la ligue de basket-ball nord-américaine (NBA), Tony Parker s’avère à seulement 23 ans l’un des atouts majeurs de sa formation, les Spurs de San Antonio. L’équipe texane était opposée aux Raptors de Toronto mercredi dernier. L’Express a profité de l’occasion pour aller à la rencontre de l’enfant prodige devenu superstar.

Au terme d’un match accroché qui est allé jusqu’à la prolongation et dans un Air Canada Centre bouillant comme jamais, les champions en titre, les Spurs de San Antonio, s’en vont de Toronto avec une victoire de plus au compteur.

Principal artisan de ce succès: T.P. comme on l’appelle (prononcez Ti-Pi – Tony Parker)! Meilleur marqueur de son équipe avec 32 points, il est également, et de loin, le meilleur passeur de la soirée avec 13 passes décisives!

Contredisant le vieil adage voulant que «nul n’est prophète en son pays», Tony Parker apparaît au contraire, aimé, voire adoré du public français. Sans verser dans l’exagération, on peut même affirmer qu’il a largement contribué à la popularisation du basket-ball en France.

Ce que Fabrice Canet, attaché de presse de la Fédération française de basket-ball confirme: «Il y a très certainement eu un ‘’impact Tony Parker’’ sur le nombre de nos licenciés. Notamment auprès des jeunes. Dès 2001, année de l’apparition de Tony sur les parquets américains, on a constaté une progression des adhésions. Depuis, on reste sur une pente ascendante.»

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M. Canet regrette cependant que les heures de diffusion des matchs de NBA ne correspondent pas aux heures d’écoute outre-Atlantique. Auquel cas «la hausse serait encore plus significative», soutient-il.

Chacune de ses apparitions sur le sol français est synonyme de foule et de liesse. Généralement présent à Paris pour des exhibitions dans le cadre de ses contrats de commanditaires, T.P. reste une idole à part entière de la jeunesse française au même titre que le footballeur Zinédine Zidane.

Mais cette réussite et cette popularité ne se sont pas faites en un jour. Tony Parker a dû gravir les marches une à une.

Son destin était tout tracé. Ou presque… Son père étant basketteur professionnel, il était normal que le fiston suive sa route. Mais c’est par le soccer que Tony choisit de commencer le sport. Quelles sont les raisons qui l’ont poussé à se tourner vers le basket? «L’influence paternelle d’abord évidemment puis aussi le fait d’avoir des idoles comme Michael Jordan et les Chicago Bulls de l’époque.»

Son père justement, Tony Parker Senior, originaire de Chicago emmène son fils assister à un entraînement de la mythique équipe conduite de main dorée par l’incontestable maître Jordan. C’est décidé, Tony Parker sera basketteur. Son rêve de l’époque: intégrer un jour le championnat le plus relevé du monde, la NBA.

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Après le divorce de ses parents, les trois garçons de la famille Parker vivent avec leur père et assistent assidus, à ses performances sur le parquet. Sa mère elle, a un tout autre rôle: «naturopathe de profession, c’est elle qui me conseille aujourd’hui encore en matière de forme et de santé.»

Dès l’adolescence, la progression de Tony sera foudroyante. Formé en France à l’Institut National des Sports et de l’Éducation Physique (INSEP), il intégrera durant deux saisons la ligue professionnelle française sous le maillot du Paris Basket Racing. Mais son rêve américain ne l’a pas quitté. Bien au contraire.

À 19 ans, il se présente au repêchage de la NBA, et gagne son ticket pour intégrer la ligue. Excellente surprise pour Tony, ce sont les San Antonio Spurs, une des meilleurs équipes du championnat qui décident de miser sur lui. Loin d’être impressionné, Tony Parker donne le meilleur lors des entraînements au point de devenir titulaire dès le cinquième match de la saison.

C’est ainsi qu’il rentre dans l’histoire du basket en devenant, à 19 ans, le plus jeune meneur de jeu titulaire en NBA. Belle performance certes, mais il ne compte pas s’en arrêter là. Il atteint, dès sa première année au sein de l’équipe texane les demi-finales des séries éliminatoires.

La saison suivante, Tony Parker marquera les esprits par son agilité, son adresse et sa réussite. Il se fera définitivement, bien plus qu’une place, un nom parmi les grands joueurs de la NBA. Et cette année sera celle de la consécration. Mi-2003, le jeune Tony est sacré champion NBA avec son équipe de San Antonio. Même la presse new-yorkaise salue l’événement comme il se doit en titrant après une performance exceptionnelle du français: «C’est magnifique» (en français, dans le texte s’il-vous-plaît!).

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Une notoriété aussi considérable que soudaine mais dont Tony tente de relativiser l’ampleur: «C’est normal tout ça. J’essaie de ne pas trop y prêter attention. Je continue de jouer mon jeu et j’avance sans forcément lire tout ce qui est écrit…»

On pourrait également penser qu’en tant que Français vivant aux États-Unis, Tony Parker aurait pu subir, de quelque manière que ce soit, le ressentiment anti-français très en vogue depuis deux ou trois ans, ce à quoi il coupe net: «Non absolument pas. Je n’ai jamais subi ce type de traitement que ce soit sur le terrain, en dehors ou dans les médias.»

Preuve en est, il est aujourd’hui traqué par les journalistes pour d’autres raisons que ses exploits sportifs. S’affichant ouvertement au bras de l’actrice Eva Longoria (Mme Solis dans la série Desperate Housewives), Tony Parker se voit maintenant affubler de l’étiquette «people».

«Je garde mes distances par rapport à tout ça. Encore une fois, c’est quelque chose de normal. Quand on est une personnalité publique, on se doit d’assumer certaines choses.» Décidément bien dans sa tête du haut de ses 23 printemps, Tony Parker, malgré la notoriété qu’il a acquise garde les pieds sur terre et ne s’enflamme pas.

Ce soir-là, même les fans accomplis des Raptors ne pouvaient nier l’évidence. «Il est inarrêtable. S’il tient cette forme jusqu’à la fin de la saison, je ne vois pas une seule équipe qui pourrait les empêcher d’empocher un deuxième titre consécutif. Ce mec est dingue…».

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Les paris sont donc ouverts, et à mesure que la saison avance, force est de constater que la cote du «frenchie» ne cesse de grimper. Avec une marge de progression encore énorme vu son jeune âge, il pourrait tutoyer très prochainement sans doute, les sommets de son art…

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