Le courriel, nouvel haro des enseignants?

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Publié 04/09/2007 par Yann Buxeda

L’intimidation cybernétique, c’est une pratique en vogue dans les établissements ontariens. Selon un récent sondage COMPAS, 84% des enseignants de la province ont signalé qu’ils avaient déjà été confrontés à la lecture de courriels hostiles. Un chiffre qui monte d’ailleurs à 93% lorsque l’on se focalise sur les professeurs francophones.

Propos diffamatoires, critiques sur leur apparence, sur leur système de notation et parfois menaces de dommage corporel, le quotidien des professeurs ontariens n’est définitivement pas des plus reposants.

Les données concernant l’intimidation cybernétique constituaient la grosse inconnue du sondage annuel de Pour parler profession, la revue de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario.

Les résultats alarmants ont d’ailleurs suscité les réactions de l’ensemble du milieu, qui s’accorde à faire de la lutte contre ces pratiques une priorité des conseils scolaires, comme le souligne le président de l’Ordre, Don Cattani: «Le personnel enseignant est extraordinairement conscient de la question de l’intimidation cybernétique. Les résultats du sondage soutiennent et corroborent les initiatives du ministère de l’Éducation, des fédérations d’enseignants et des associations de directeurs d’école pour informer les pédagogues à ce sujet.»

Selon les enseignants interrogés, l’intimidation cybernétique provoquerait une détérioration de la qualité de l’enseignement, de la satisfaction personnelle et du rendement des élèves.

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En ce sens, 41% du personnel interrogé reconnaît qu’un recours aux forces de l’ordre pourrait s’avérer comme la meilleure solution. Chez les francophones, ce chiffre dégringole à seulement 28%.

Ces statistiques recèlent néanmoins un paradoxe important, puisque seulement 3% des professeurs ont reconnu entretenir une communication régulière par courriel avec leurs élèves, et 11% avec les parents.

Ce cinquième sondage annuel de l’Ordre portait également sur des sujets plus classiques, notamment la satisfaction professionnelle, la qualité de l’éducation et le marché de l’emploi.

Malgré les considérations précédentes, il semble que, depuis le lancement du sondage, jamais les enseignants n’aient éprouvé autant de plaisir à exercer leur activité. Ils sont ainsi près de 80% à confirmer qu’ils enseigneront toujours d’ici cinq ans. En 2003, seul 65% des répondants étaient en mesure de l’affirmer.

Traditionnellement, les jeunes enseignants occupent la tête de ce classement, avec 97% d’avis favorables chez les 18-34 ans, quant à la prolongation de leur avenir dans la profession.

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Par ailleurs, les professeurs de la province se montrent généralement satisfaits de leurs instances dirigeantes, et plus de la moitié ont totalement confiance en la capacité du système ontarien à former des étudiants compétents. 37% ont également déclaré être «plus ou moins satisfaits» de ce système.

Parmi les principaux défis pointés du doigt par les répondants, les tests normalisés, l’état des installations scolaires et la sécurité dans les écoles tiennent le haut du tableau.

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