Mort de François Baby, premier député «franco-ontarien»

Il y a 155 ans

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Publié 28/08/2007 par Paul-François Sylvestre

La semaine dernière, il a été question des premières élections en Ontario, dans le Haut-Canada de l’époque. Cette semaine, il sera question du premier député de langue française, François Baby, né à Détroit le 16 décembre 1768 et décédé le 27 août 1852 à Windsor.

François Baby appartenait à la plus puissante famille du district de Western (actuel sud-ouest ontarien). Son oncle François veilla à son éducation et à celle de son frère plus âgé, Jacques, fut un membre influent de la classe gouvernante du Bas-Canada. Selon le Dictionnaire biographique du Canada, François Baby est grand, «droit comme une flèche […] actif et alerte, aussi leste d’esprit que de corps». Il ressemblerait à son oncle François.

Parlant couramment le français et l’anglais, Baby commence sa carrière politique en 1792, en se faisant élire député du premier parlement ontarien. Les historiens croient qu’il a probablement été à l’origine de l’ordre, donné en 1793, de traduire en français les lois de la législature, «dans l’intérêt des habitants du district de Western».

En 1794, Jacques, qui était devenu lieutenant du comté de Kent, nomma son frère lieutenant-colonel du 1er régiment de milice de Kent. Deux ans plus tard, François reçut sa première commission de juge de paix du district de Western, fonction qu’il remplit presque sans interruption pendant plus de 40 ans.

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En 1795, le vicaire général du Haut-Canada octroya à François Baby le banc de l’église de l’Assomption réservé depuis le Régime français au plus haut fonctionnaire du gouvernement. Quand Baby prit possession du banc, un dimanche peu après son mariage avec une convertie anglophone, les fidèles réagirent et firent enlever ce «banc si distinctif». Baby finit par renoncer à ses prétentions en 1797, afin d’éviter d’autres affrontements.

Baby s’opposa avec force à l’union du Haut et du Bas-Canada qui, pensait-il, «se révélerait fatale aux deux provinces et peut-être à la mère patrie». L’union aura lieu en 1840. Entre-temps, François échoua dans ses tentatives pour obtenir les charges de juge et de greffier du comté d’Essex. Il ne réussit pas à se faire élire en 1824, mais revint à la charge en 1828, avec succès.

C’est peut-être son petit-fils qui décrivit le mieux la vie et le comportement de ce seigneur du Haut-Canada qui vécut «d’une manière féodale et était très fier et arrogant».

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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