Miró à Québec: un esprit libre à Majorque

«Le soleil d’Espagne» au Musée national des beaux-arts du Québec jusqu'au 8 septembre

Miró à Son Boter, 1973. Photographie de Francesc Català-Roca. Photo: Fons Fotografic F. Català-Roca / Arxiu Historic del Col-legi d'Arquitectes de Catalunya
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Publié 20/08/2019 par Martine Rheault

Je ne peux passer sous silence l’un de mes coups de cœur favori de l’été et l’impression que m’a laissée ma visite de l’exposition Miró à Majorque. Un esprit libre, présentée dans les salles du magnifique Pavillon Pierre Lassonde, par le Musée national des beaux-arts du Québec en collaboration avec la Fundacio Pilar i Joan Miró et la Succession Miró de Mallorca.

Quel choix avisé que d’avoir installé «le soleil d’Espagne» dans la belle ville de Québec, en cet été lumineux!

Joan Miró, Le Lézard aux plumes d’or, 1971. Lithographie, 33 x 48 cm. Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca (FPJM-LI-005). Photo: Successió Miró / SOCAN, Montréal / ADAGP, Paris (2019)

Une œuvre emblématique

Joan Miró, né à Barcelone en 1893, mort 90 ans plus tard, a créé une œuvre emblématique de l’art du 20e siècle. Cette unique destination nord-américaine de la période de maturité de Joan Miró à Majorque – de 1956 à 1981 – dévoile un langage pictural unique qui rend compte des trente dernières années de sa production.

Peintre, sculpteur, graveur et céramiste, plus du tiers de l’ensemble de son œuvre a été créée à Majorque. À cette époque, Miró jouissait déjà d’une réputation internationale.

Joan Miró, Maternité, 1969. Bronze, 88 x 44 x 40 cm. Édition réalisée à la Fonderie Parellada, Barcelone, 1991. Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca en 1991 Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca (FPJM-413). Photo: Successió Miró / SOCAN, Montréal / ADAGP, Paris (2019)

Réfugié à Paris

Au début de la guerre civile en Espagne, Miro se réfugie à Paris. Il fera plusieurs allers-retours entre l’Espagne et la France, partageant de petits ateliers avec les surréalistes avec lesquels il entretiendra de nombreuses amitiés tout au cours de sa vie.

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Il connaîtra le succès grâce à la Galerie Matisse de New York, où le public raffole de ses œuvres.

Dans les dernières années de sa carrière, l’artiste catalan réinvente son esthétisme et réalise des œuvres spectaculaires, caractérisées par un style direct et énergique.

Joan Miró, Personnage, oiseaux, 1976. Huile, bois et clous sur papier sablé, 171,5 x 125 cm. Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca (FPJM-146). Photo: Successió Miró / SOCAN, Montréal / ADAGP, Paris (2019)

Des formes élémentaires

Très attaché à l’art et à la nature de son pays, il trouve en terre majorquaine la nature et le silence qui lui permettent de méditer et d’élaborer un langage pictural unique dans lequel des formes élémentaires prennent valeur de signes. Il y célèbre la femme, l’oiseau ou la nuit étoilée dans des compositions qui s’inspirent en autre de l’action painting américain.

Le corpus présenté ici est articulé autour de quatre grands thèmes: les racines catalanes de l’artiste, ses grandes influences au cours de sa période de l’expressionnisme abstrait et la calligraphie orientale, l’exploration et la recherche de formes originales et finalement les grandes œuvres de la maturité.

Cette exposition nous informe sur les grandes préoccupations de l’artiste, sur ses influences tels que celle du grand architecte Gaudi, du peintre Mark Rothko ou l’américain Jackson Pollock.

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Joan Miró, Peinture, non datée. Huile et acrylique sur toile, 129,5 x 97 cm. Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca (FPJM-88). Photo: Successió Miró / SOCAN, Montréal / ADAGP, Paris (2019)

Le signe révélateur

Miró était à la recherche du signe, celui qui parle au plus grand nombre, qui révèle, qui dit l’inconfort de chacun face à l’adversité. Celui qui fait appel à l’intelligence du cœur et qui trouve sa signification dans le quotidien de nos existences et dans le cosmos.

Puis, à l’enchantement des signes se substitue une poésie de l’espace et de la couleur pure. Son processus créateur évoluera tout au cours de sa vie. Et, c’est cette évolution, à travers 200 peintures, sculptures et œuvres sur papier dont de nombreuses toiles grand format, que nous révèle cette exposition.

Joan Miró, Peinture (recto), 1960. Huile et gouache sur toile, 22,3 x 17,5 cm. Don de Lluís Juncosa, 1995 Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca (FPJM-116.1b). Photo: Successió Miró / SOCAN, Montréal / ADAGP, Paris (2019)

Des objets de son atelier

De plus, afin d’éclairer la démarche de l’artiste et le contexte dans lequel il exerçait son art, une cinquantaine d’objets tirés de son atelier y sont représentés: art populaire, céramiques et coquillages, etc.

La visite de Miró à Majorque. Un esprit libre est un voyage qui fait appel aux sens et qui déclenche les synapses du visiteur. L’univers de Miró se déploie sous nos yeux et nous éblouis par tant de références à la vie dans une armada de symboles qui touchent le public.

Joan Miró, Peinture (verso), 1908. Huile sur toile, 22,3 x 17,5 cm. Don de Lluís Juncosa, 1995 Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca (FPJM-116.1a). Photo: Successió Miró / SOCAN, Montréal / ADAGP, Paris (2019)

Guide et film

Pour une appréciation bonifiée de l’univers surréaliste d’un artiste exceptionnel, je recommande de réserver votre place pour la visite avec un guide-animateur. Ses propos éclairants facilitent la compréhension du langage pictural de cet éternel explorateur que fut cet artiste de réputation internationale.

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En complément de l’exposition, les visiteurs peuvent apprécier le film Je rêve d’un grand atelier, qui propose une visite de l’Atelier Sert ou Miró a travaillé durant plus de 25 ans.

Le MNBAQ offre des visites pour les groupes. Tel.: 418 644-6460, poste 5541 ou 1 866 220-2150.

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