Le 24 avril, une semaine après le sommet des premiers ministres provinciaux sur les changements climatiques, Kathleen Wynne, première ministre de l’Ontario, et Philippe Couillard, premier ministre du Québec, ont réagi à un commentaire négatif du premier ministre fédéral Stephen Harper, en exprimant solennellement, dans une déclaration conjointe, leur espoir que «le Canada soit un chef de file dans ce dossier d’une importance essentielle».
Après le sommet de Québec, M. Harper a critiqué les taxes et autres bourses du carbone comme étant nuisibles, et il a laissé entendre que les cibles canadiennes en matière d’émissions de gaz à effet de serre, qu’Ottawa doit dévoiler cet été en prévision de la conférence internationale de Paris en décembre, seront probablement inférieures aux cibles américaines.
La déclaration de Kathleen Wynne et Philippe Couillard mérite quelques annotations, que voici (en caractères gras):
Wynne et Couillard: «La semaine dernière, en présence de chefs de file et d’experts internationaux, dont Christiana Figueres, secrétaire générale de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, nous étions présents lors du Sommet de Québec sur les changements climatiques où la vaste majorité des provinces et territoires étaient représentés.»
La diplomate costaricaine Christiana Figueres n’est pas une experte du climat: elle est anthropologue. Le dernier président du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, un comité de l’ONU), l’Indien Rajendra Pachauri, contraint récemment à la démission à cause d’une affaire de harcèlement sexuel, était ingénieur des chemins de fer. Ça ne signifie pas qu’ils ne comprennent rien à la science du climat, ni que d’autres profanes ne puissent pas en discuter intelligemment, mais qu’ils représentent ici la politique, pas la science.