Coupures de Ford en éducation en Ontario: Plus de 150 manifs matinales à Toronto

La résistance s’organise

Manifestation devant l'école élémentaire La Mosaïque (Viamonde) jeudi matin.
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Publié 07/06/2019 par Alice Goron

Des manifestations ont été organisés dans plus 150 écoles de la région de Toronto ce jeudi 6 juin. Des enseignants, parents d’élèves, travailleurs de l’éducation et élèves protestaient contre les coupes budgétaires dans l’éducation décrétées par le gouvernement conservateur provincial de Doug Ford.

De nombreux slogans dénoncent les conséquences néfastes de ces coupes budgétaires dans l’éducation.

Une centaine de personnes devant La Mosaïque

A 7 heures de demie du matin, l’entrée de l’école élémentaire La Mosaïque, dans le quartier Greenwood et Danforth, est bien plus fréquentée que d’habitude.

Une centaine de personnes se sont réunies pour le Walk-In, un rassemblement suivi d’une marche pour une durée totale de 30 minutes, avant le début des cours.

Parents et personnel de l’éducation se sont rassemblé devant les portes de l’école élémentaire La Mosaïque, jeudi matin.

Un rôle à jouer en tant que parent

Les parents ont été nombreux à venir défendre l’avenir scolaire des enfants. Un père de trois élèves scolarisés à La Mosaïque témoigne: «En tant que parents, nous avons plusieurs rôles à jouer. Un de nos rôles principaux: être l’avocat et le défenseur de leurs droits. Aujourd’hui, avec ce gouvernement, nous voyons qu’il nous faut jouer ce rôle d’activiste, il faut lutter pour que le droit de nos enfants à une éducation soit respecté.»

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C’est aussi l’avis de Olivia Lismont et de Olivia Bonttenheim, deux mères d’élèves de l’école élémentaire, qui prennent part à leur première action du genre. «C’est important de soutenir nos professeurs et de montrer au gouvernement que nous ne sommes pas d’accord. C’est un peu dur de venir tôt le matin, mais beaucoup ont fait l’effort. Le personnel de l’éducation travaille beaucoup pour nous, pour un enseignement de qualité, donc c’était notre part de responsabilité d’être présent aujourd’hui», expliquent les deux manifestantes.

Une centaine de personnes était présente devant l’école La Mosaïque..

«L’élastique lâche»

Ces coupures dans l’éducation – qui s’inscrivent dans les efforts de juguler le déficit de 11,7 milliards $ de la province – s’illustreraient par la suppression de 3475 postes d’enseignants en Ontario d’ici 2022-2023, ainsi que par l’augmentation des effectifs par classe. Au secondaire, les classes pourraient par exemple accueillir 6 élèves de plus en moyenne, allant jusqu’à 28 élèves par classe.

«Madame Chantal», enseignante à l’école de La Mosaïque, raconte à l’assemblée les conséquences de ces coupures toujours plus nombreuses et régulières dans le budget alloué à l’éducation: «Nous sommes reconnu au Canada pour notre système d’éducation. Il a été attaqué avec le gouvernement Harris, on s’est battu, on a fait plus avec moins. Mais c’est un élastique: a un moment donné, l’élastique lâche.»

«Faire plus avec moins»

Les conséquences se font ressentir chez Viamonde. Selon un rapport du 5 juin qui relate les faits saillants de la dernière séance du Conseil scolaire, ce sont «pour le moment 10 postes d’enseignement en salle de classe et 17 postes d’accompagnatrices et accompagnateurs [qui] seront en moins l’an prochain à comparer au nombre actuel».

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Parmi les slogans scandés lors de cette manifestation: «Aucune coupure en éducation».

Le Conseil scolaire semble cependant faire son possible pour limiter les effets de ces pertes. «Une réorganisation au sein du personnel des services éducatifs à la faveur de la salle de classe a permis d’éviter d’autres coupures en affectant des accompagnatrices et des accompagnateurs à des tâches d’enseignement pour lesquels elles et ils sont qualifiés. […] Le maximum est fait afin de préserver la qualité de l’enseignement en salle de classe et d’offrir l’appui nécessaire à la réussite des élèves.»

Craintes accrues des parents

Olivia Lismont évoque ses craintes face à ses coupures budgétaires qui mènent à des suppressions de postes.

«Je suis aussi concernée par l’attaque de programmes spéciaux comme les programmes pour les élèves atteint d’autisme et bien d’autres. J’ai une de mes filles qui bénéficie de ces professeurs spécialisés qui se concentrent sur des besoins particuliers d’élèves. Maintenant, je m’inquiète. Si elle ne bénéficie plus de ça, comment va-t-elle progresser?»

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