Googler «refrancisation» et la recherche risque de vous répondre «Did you mean: defrancisation»? si votre moteur de recherche est configuré comme le mien. Mon vieux Larousse ne connait pas et la version moderne en ligne affiche la confusion la plus totale. Enfin, le Robert en ligne me laisse bouche bée, suggérant l’abandon d’un propos probablement futile.
«Défrancisation» est tout aussi inexistant en français même si Google voudrait m’y diriger. À moins que ça ne soit que la «refrancisation» soit carrément impossible. Le Styx est cette rivière dans la mythologie grecque que les morts doivent traverser sans retour possible.
Et pourtant l’assimilation est un phénomène bien réel dont on parle à l’occasion, même si la lutte contre cette assimilation ne fait pas nécessairement les manchettes. L’illustre Jean Chrétien en parlait comme un simple «fait de la vie», hochement des épaules en appui devant un grand rassemblement de la francophonie canadienne en 1999.
Le mot n’est plus tabou depuis. Plus encore, il agit comme consigne institutionnelle et pousse souvent ses institutions à servir la mascarade.
On penserait néanmoins qu’il devrait y avoir un intérêt dans la «refrancisation», compte tenu du nombre croissant d’assimilés à la majorité linguistique ambiante ces dernières décennies et les regrets qui en résultent.