TVH inéquitable

Un mois après les élections ontariennes, quels enseignements tirer du scrutin?

Ce gouvernement minoritaire ramènera les Libéraux sur terre (habitude du pouvoir?). Une collaboration avec les Néo-Démocrates instillera du réalisme dans les idéaux de gauche. La campagne négative des Conservateurs n’a pas fonctionné. Il faut regretter l’absence du Parti vert au Parlement ontarien.

Le revers électoral (à un seul siège près, certes) devrait calmer l’arrogance des Libéraux de Dalton McGuinty et le manque de transparence son gouvernement. Vous avez dit TVH?

Après deux mandats, les Libéraux provinciaux semblaient prendre le chemin des fédéraux de l’époque Chrétien: excès de confiance et pouvoir pris pour acquis.

La TVH incarne condescendance et manque de transparence. Les Libéraux ont trompé les Ontariens avec cette nouvelle taxe absente de leur précédent programme électoral. Ils ont continué d’insulter l’intelligence des citoyens en niant l’évidence: les taxes à la consommation sont les plus inéquitables.

À ce titre, le yoga ou les massages sont assujettis à la TVH, donc plus chers, décourageant d’appliquer les bases de la promotion de la santé: la prévention, qui épargne des soins de santé.

Mais quel est le gain en recettes fiscales de la TVH pour la province? J’ai posé maintes fois la question aux Libéraux pendant la campagne, pour constate une désinformation (mensonge par omission?) flagrante. Réponse? Nous avons réduit les impôts des entreprises et sur le revenu, donc l’ensemble de la pression fiscale a baissé. Mais aucun chiffre sur la TVH seule. Il faut donc féliciter les Ontariens pour avoir tapé sur les doigts des Libéraux.

Deuxième enseignement: la rhétorique populiste des Conservateurs ne prend plus. Le plus flagrant du ridicule et de la stérilité du programme conservateur: la croisade contre les compteurs d’électricité intelligents.

À l’heure de la révolution numérique, Tim Hudak prônait de revenir à l’âge des cavernes: l’équivalent d’abandonner un téléphone intelligent portable pour un vieux téléphone fixe à cadran rotatif.

Troisième enseignement: la censure médiatique du Parti vert. À part peut-être nos voisins anglophones de TVO, où Steve Paikin a accueilli les quatre principaux partis. (Cette paresse intellectuelle pourrait s’expliquer par une surcharge de travail: fusions, compressions budgétaires, baisses du personnel, hausse du volume d’information à traiter.)

Au final: les Ontariens ont su doser leur vote. Voyons voir à présent si cette minorité permettra de ramener les Libéraux à la réalité, à commencer par une transparence complète et les chiffres précis sur la TVH.