«C’est par la langue maternelle qu’on arrive plus directement et plus sûrement à l’intelligence et au cœur de tout homme.» (Napoléon Antoine Belcourt 1860-1932, député franco-ontarien du Canada).
À mon arrivée à Sudbury en septembre dernier, je ne pensais pas trouver dans cette ville une communauté francophone assez importante et aussi organisée. Après quelques mois, je découvre qu’à l’image de Sudbury, il existe des communautés francophones un peu partout en Ontario.
Bien qu’elle soit éclatée, la communauté francophone de l’Ontario est loin d’être négligeable. Les Franco-Ontariens constituent en effet la communauté française la plus nombreuse du Canada après celle du Québec. C’est donc la deuxième dans toute l’Amérique du Nord. Estimés à environ 600 000, les Franco-Ontariens représentent donc un peu plus d’un demi-million sur une population ontarienne de 12 millions d’individus, elle-même composée de personnes d’origine diverse, sans oublier les Amérindiens répartis en plusieurs communautés.
À Sudbury, la chose qui m’a le plus impressionnée est l’affirmation de l’identité franco-ontarienne que j’ai remarquée à travers un drapeau vert et blanc flottant dans certains endroits de la ville.
Dans un monde, où généralement les questions de minorités et d’identité culturelle posent problème, comme en Afrique où la plupart des conflits sont d’ordre ethnique donc identitaire (Rwanda, Guinée Conakry, Kenya, Mauritanie, et plus récemment Côte d’Ivoire, etc.), en Asie (le cas du Tibet) et même en Europe avec la crise qui secoue la Belgique (Wallons francophones contre Flamands néerlandophones), le cas des Franco-Ontariens constitue un bel exemple d’étude.