Durant les années 50, un jeune professeur d’anglais en voie de devenir éminent «critique culturel et théoricien des médias américains» s’inquiétait dans une école de New York. Il avait réalisé qu’une plus grande classe, plus spectaculaire et plus attirante, était en train d’apparaître, et qu’elle «enseignerait» aux élèves, peu importe la capacité de l’enseignant à les rejoindre: We’re being out taught by the media! La télévision, ou plus généralement les médias, deviendrait ainsi «première au curriculum» et l’école, deuxième, selon Neil Postman* (1931-2003).
Cinquante ans plus tard, de grands débats ont cours sur les difficultés que les écoles ont à former leurs élèves. L’ordinateur personnel a progressivement envahi depuis vingt ans, l’Internet depuis dix et, plus récemment, les médias sociaux.
Le personnel enseignant et les élèves sont plus branchés que jamais. La difficulté d’obtenir et de maintenir l’attention pour plus que quelques instants confirme un enseignement médiatisé de-facto. Le temps consacré à l’ordi est devenu phénoménal: leçons, lectures, devoirs, examens, projets, recherches, communications élève-professeur, etc!
L’Internet a bel et bien remplacé la télévision, le «babysitter» de jadis. Personne ne s’étonne plus des problèmes qui en résultent: accoutumance, obésité, posture, socialisation, inattention, hyperactivité, déficit à l’écrit, à la lecture et à la pensée critique.
Sans oublier dépression, violence, drogue, hypersexualité et décrochage pour les moins chanceux!