Question de politesse

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Publié 06/04/2010 par Pierre Léon

Bien que je ne sois pas croyant, quand j’entre dans une église, j’enlève mon chapeau. Si je vais dans une mosquée, je retire mes chaussures. Il s’agit là d’actes de pure politesse envers des rites sociaux et non d’une soumission à une règle religieuse.

L’islamiste, pharmacienne, qui refuse d’enlever son voile pour qu’on la prenne en photo, pour sa carte de santé, est une demoiselle malpolie.

À l’époque victorienne, on donnait la fessée aux enfants têtus qui contrevenaient au bon usage. Jours révolus d’un châtiment mérité.

Aux temps bibliques, seules les prostituées cachaient leur visage par une burqa ou un niqab*. Kamel Atatürk, le grand réformateur de la Turquie moderne, musulman laïque, s’en est souvenu lorsqu’il a interdit le port du voile dans son pays tout en le rendant obligatoire pour les prostituées.

Pourquoi ne pas l’imiter au Canada? Ça ôterait l’envie aux demoiselles islamisées de garder leur voile sur la tête dans un pays où les gens n’ont pas l’habitude de cacher leur visage. On pourrait leur rappeler aussi que le Coran n’a jamais obligé les femmes à se voiler. Les hommes s’en sont chargés pour mieux asservir leurs épouses.

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Mais, pour notre pharmacienne, ne s’agit-il pas plutôt de coquetterie? Se cacher pour mieux attirer les hommes? Aller se mettre au fond de la classe, c’est faire semblant de s’écarter des autres pour susciter l’attention.

C’est, comme le dit si bien l’Algérienne devenue Québécoise Djemila Ben Habib**, «faire de la femme une tentatrice inassouvie et de l’homme un perpétuel prédateur». Raison d’orgueil aussi, ici, bien sûr: la demoiselle n’est pas comme les autres, on va parler d’elle.

Je me suis toujours demandé comment les autorités d’une théocratie islamiste réagiraient à l’exigence de quelqu’un qui voudrait garder ses chaussures dans une mosquée, sous prétexte de sa culture occidentale.

Il ne pourrait certainement pas en appeler à la Commission des droits de la personne du pays, car il n’en existe pas dans cet univers. Le Canada est bien bon de perdre du temps à écouter les requêtes des islamistes.

On sait que l’humour et l’ironie ne font pas bon ménage avec les religions. Certaines, pourtant, en ce siècle, ont fait bien des progrès avec l’instruction et la vie moderne. On peut se moquer du pape et des curés sans crainte d’être poursuivi par la justice et menacé de mort.

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Il en est de même avec les juifs, surtout si ce sont eux qui manient l’humour. Rien de tel avec l’islamisme. On connaît les harcèlements acharnés sur les Salman Rushdie, les menaces contre les caricaturistes danois. L’aveuglement est tel qu’on va jusqu’à incendier une ambassade de Norvège, qui n’a rien d’autre à voir avec les dessinateurs que le fait d’appartenir à un pays du même hémisphère!

La peur de critique

Mais le plus terrible, c’est lorsqu’une voix musulmane s’élève pour dénoncer la condition des femmes opprimées par la terreur religieuse. Ainsi le réquisitoire de Djemila Ben Habib** pour l’Algérie, ou celui de Martine Gozlan*** pour tout l’Orient islamisé. Les condamnations à mort ne tardent pas. Et elles sont de plus en plus nombreuses dans tous les pays où l’islamisme s’est infiltré.

Le 14 janvier dernier, en plein Paris, à la Maison des Métallos (près de la Bastille), une comédienne algérienne, Rayhana, auteure d’une pièce sur la vie sinistre des femmes algériennes oppressées par leur mari ou leurs frères, a été odieusement agressée.

Deux hommes l’ont maîtrisée par-derrière pendant qu’un autre lui arrosait la tête d’essence et qu’un quatrième lui jetait une cigarette allumée. Heureusement, la cigarette s’est éteinte. Mais le terrorisme a fait son effet. Les neuf comédiennes du spectacle ont dû cesser de jouer, car le public s’est affolé et le théâtre a dû fermer ses portes.

Le maire de Paris a condamné l’agression et l’opinion publique a été bouleversée. Mais la peur s’est installée et l’on n’ose pas trop en parler. Les responsables de l’attentat courent encore.

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Parfois, l’islamisation est plus discrète lorsqu’elle entreprend de coloniser. Ainsi, dans une petite ville, au sud de Versailles, où pendant des années les musulmans ont fait bon ménage avec tout le monde, se rencontrant au bistro pour un petit blanc sur le zinc ou chez le charcutier pour acheter une côtelette de porc.

Un beau jour, des islamistes sont arrivés avec des pétrodollars saoudiens plein leurs poches. Ils ont fait construire un minaret, puis ils ont acheté le bistro, la boucherie et la charcuterie. Plus personne n’a pu aller boire un coup après le boulot, et finis les bons pâtés, les rillettes et le boudin. Aujourd’hui, il ne reste plus, dans cette cité que des intégristes qui obéissent scrupuleusement aux appels à la prière du muezzin.

Idéologie de tueur

En songeant aux 200 000 personnes, violées, pendues, brûlées, massacrées en Algérie, aux 100 000 en Iran, et aux milliers d’autres ailleurs, on frémit à la pensée que quelqu’un appartenant à l’idéologie des tueurs peut s’installer au Canada, sous la protection des bons samaritains des associations pour les libertés individuelles et religieuses.

Quelle ironie de vouloir porter un signe vestimentaire, symbole d’oppression et du parti de ceux qui n’hésitent pas à tuer au nom d’Allah!

Non, mademoiselle, nous ne voulons pas que vous soyez malheureuse, retournez vite chez vous!

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* Voir pp. 97-99, dans Pierre Léon, Le Pied de Dieu, Lecture irrespectueuse de la Bible, Toronto, GREF, 2001.
** Djemila Ben Habib, Ma vie à contre Coran, Une femme témoigne sur les islamistes, Montréal, vlb, 2009.
*** Martine Gozlan, Le sexe d’Allah, Paris, Grasset, 2004.

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