Il y a peu de temps, on a célébré en grande pompe le 40e anniversaire de la Loi sur les langues officielles. On a consacré toute une semaine, début septembre, à un rappel des grands moments qui ont marqué les quatre décennies de reconnaissance officielle du français et de l’anglais au Canada. Puis, on est passé à autre chose.
Mais que reste-t-il de tout cela? A-t-on bien tiré les leçons des quarante dernières années? Ironiquement, à peine une semaine après les célébrations de septembre, le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, se disait «considérablement inquiet» par rapport à la capacité des aéroports de Vancouver et de Toronto, qui accueilleront le monde entier lors des Jeux olympiques, d’offrir des services dans les deux langues.
Un échec
Voilà le symptôme d’un mal beaucoup plus profond, et on ne doit pas laisser se terminer l’année du 40e de la Loi sans en parler. Ce qui se passe, c’est qu’à plusieurs égards, la façon dont on s’y est pris pour appliquer et faire respecter la Loi sur les langues officielles est un échec.
Comment expliquer autrement que seulement un bureau fédéral désigné bilingue sur quatre offre activement des services dans les deux langues aux francophones?
Qu’on puisse se faire servir en français par la GRC à un point spécifique sur la Transcanadienne mais pas 10 km plus loin? Ou que dans des bureaux fédéraux désignés bilingues, trois fonctionnaires sur 10 ne puissent pas travailler dans leur langue même si c’est leur droit?