Alors que le président Obama peine à faire adopter sa vaste et indispensable réforme du système de santé, une certaine pandémie pourrait changer la donne en sa faveur, celle de la grippe A (H1N1), qui inquiète déjà six États-Uniens sur dix. Autant la crise économique naissante à l’automne 2008 a facilité son élection, autant la crise sanitaire qui s’annonce pourrait l’aider à faire passer sa réforme.
La récession en cours fait déjà perdre chaque jour leur assurance à 14 000 États-Uniens, dans un pays où la couverture médicale est pourvue en grande partie via l’employeur.
Qu’est-ce que ce sera quand la pandémie frappera de plein fouet? En plus de faucher des vies, elle videra les écoles, fera grimper les taux d’absentéisme au travail et du chômage.
Le président voulait un vote sur le texte de loi avant la fin d’août, mais il sera probablement repoussé à l’automne. Or, c’est justement à l’automne, avec des températures à la baisse, qu’une hausse importante du taux d’absentéisme est prévue, selon des groupes d’experts. C’est dire que la pandémie pourrait faire de grands dommages d’ici à ce que la réforme soit votée. Le cas échéant, les électeurs insécurisé pousseront les élus réticents à dire oui à la réforme Obama, sous peine de n’être pas réélus.
Si Barack Obama réussit à réformer le système de santé, à réformer le système capitaliste et à relever le titanesque défi des changements climatiques, cela fera peut-être de lui le plus grand président de ce siècle, comme Franklin D. Roosevelt a été le plus grand du précédent, Lincoln celui du XIXe, et Washington celui du XVIIIe. On en reparle dans cent ans.