Ma petite fille de 11 mois devrait avoir sa troisième série de vaccins sous peu. Comme certains parents, je me questionne sur le pour et le contre de la vaccination.
Jusqu’à tout récemment, je n’ai jamais pensé questionner le principe de gratuité et d’accessibilité des vaccins et des médicaments.
Ce questionnement m’apparaît soudainement très important. En effet, je réalise le grand luxe que j’ai d’avoir accès gratuitement à une option de vaccination contre des maladies infectieuses. Je réalise ce luxe quand j’apprends que 14 000 personnes meurent dans le monde de maladies infectieuses – chaque jour ! –car ils n’ont pas accès aux traitements nécessaires.
J’étais fière de me rappeler que le Canada, en 2004, avait été un des premiers pays à mettre en œuvre une loi permettant l’accès à des traitements et des médicaments abordables pour les pays les plus pauvres. En fait, en 2004, il instaurait le Régime canadien d’accès aux médicaments (RCAM). Ce dernier devait permettre la fabrication de médicaments génériques pour en donner l’accès aux populations les plus pauvres de la planète afin de traiter le VIH/SIDA, la tuberculose, le paludisme et d’autres épidémies.
Mais voilà que ma fierté disparaît quand j’apprends que le Régime qui a été mis en place est tellement restrictif que très peu de personnes peuvent en bénéficier.
En fait, un seul pays et une seule compagnie canadienne pharmaceutique fabriquant des médicaments génériques ont réussi à passer au travers des modalités contraignantes entourant le RCAM depuis cinq ans! Seulement 21 000 personnes, au Rwanda, ont pu avoir accès à un médicament générique combattant le VIH/SIDA depuis cinq ans.