Les immigrés ne sont pas couverts par le Régime d’assurance-maladie du Québec durant les trois premiers mois de leur arrivée au Québec, ce qui est appelé délai de carence.
L’attachée de presse du ministre libéral de la Santé l’a justifié ainsi: «Au départ, il avait été instauré par souci d’équité avec les provinces voisines qui l’avaient adopté. Et c’était pour éviter que des immigrants viennent se faire soigner ici avant d’aller s’installer dans une autre province.»
Un souci d’équité avec les provinces, peut-être, mais d’iniquité avec les immigrés, assurément. Si toutes les provinces coupables se mettent d’accord pour abolir ce délai de carence inacceptable, il n’y aurait plus à craindre dorénavant que les immigrés «viennent se faire soigner ici avant d’aller s’installer dans une autre province». Tout simplement. Le premier ministre Jean Charest devrait sans tarder rencontrer ses vis-à-vis à cet effet.
Les immigrés vivent un stress important à leur arrivée et dépensent beaucoup dans les premiers mois de leur installation. S’ils tombent malades, c’est ajouter à leur malheur que de les obliger à payer pour se faire soigner. En outre, des vies peuvent être mises en danger (s’ils n’ont pas suffisamment d’argent, des immigrés prendront la chance de ne pas se faire soigner et de s’en sortir tout seul). Sans compter que ce délai fait d’eux des citoyens de seconde zone.