Monsieur Shoukri, nous sommes collègues. Nous travaillons chacun au sein de la même institution universitaire. Vous êtes président de l’Université York, et moi, un peu plus bas dans la hiérarchie académique, assistant d’enseignement et étudiant au doctorat. Je suis donc, tout comme vous, un salarié de l’Université York, un employé du secteur public pour ainsi dire, ayant à cœur la qualité de l’éducation au sein de cette institution. De collègue à collègue donc, laissez-moi vous évoquer l’attitude que votre administration a adoptée depuis le début de ce conflit de travail, et ainsi que la vraie nature de nos demandes.
Depuis le début de cette grève, la stratégie de votre administration est claire, pour ne pas dire honteuse. Cette stratégie ne consiste en rien à négocier sérieusement avec nos représentants syndicaux, mais plutôt à tenter de briser l’unité de notre syndicat par une campagne de salissage qui vise explicitement à ternir notre image dans l’opinion publique torontoise, particulièrement celle des étudiant(e)s de notre université. Cette stratégie s’est opérée via vos communiqués de presse et les propos de votre porte-parole, Alex Bilyck, qui n’ont cessé de propager des messages mensongers et méprisants à la population.
Par exemple: dans votre communiqué de presse daté du 29 novembre, votre administration stipule faussement sur le fait que nous avons plus de 120 demandes à satisfaire. S’il est complètement fallacieux, je dois dire que ce calcul vous sert néanmoins très bien: il nous fait passer pour des gens déraisonnables qui manquent de sérieux.
Or, votre administration sait très bien, Monsieur Shoukri, que notre syndicat, en répondant explicitement à vos propres exigences établies à la table de négociation, a fait un effort remarquable depuis les dernières semaines pour abaisser nos demandes d’une manière substantielle. Nous avons fait cela dans le but précis de rendre les négociations plus efficaces, de manière à ce qu’elles focalisent sur les priorités qui nous tiennent le plus à cœur. En fait, Monsieur Shoukri, notre cadre financier est maintenant composé de seulement 11 priorités, dont les plus importantes sont:
• la sécurité d’emploi pour les professeur(e)s contractuel(le)s qui ont 10 ans ou plus d’expérience;
• l’indexation de nos fonds ajustée proportionnellement à la croissance du nombre de nos membres;
• l’augmentation du remboursement d’une partie des frais de scolarité (régime forfaitaire) pour l’étudiant de deuxième ou de troisième cycle qui a atteint le total des crédits à payer prévus à son programme d’études sans toutefois l’avoir terminé;
• une augmentation salariale de l’ordre de 4 % (ou proportionnelle au coût de la vie) par année, pour deux ans.
Mais, au-delà de leur aspect purement technique et quantitatif, Monsieur Shoukri, je dois vous rappelez que ce que nos demandes visent ultimement, c’est l’amélioration de la qualité de l’éducation à l’Université York. Prenons, par exemple, la sécurité d’emploi pour nos professeur(e)s contractuel(le)s.