Le pire a été évité. L’incendie du 15 avril de la cathédrale Notre-Dame de Paris aura causé plus de peur que de mal. Outre le toit parti en flammes, la plupart des reliques et des œuvres d’art ont été épargnées. À cela, il faut ajouter le patrimoine immatériel que le feu ne peut atteindre.
L’incendie a interpellé le monde entier. «J’ai pensé que j’avais mal entendu, c’était le choc», rapporte Emma Anderson, professeure en science des religions à l’Université d’Ottawa. Actuellement en France pour des recherches, l’universitaire est l’une des premières admiratrices de la cathédrale.
«Notre-Dame est un chef-d’œuvre intégral», juge-t-elle.
Un joyau gothique
Les premières pierres sont posées en 1163 pour ce qui deviendra un gigantesque chantier urbain, perfectionné pendant 850 ans. «C’est le travail des générations. C’est impressionnant de voir ce que les hommes peuvent accomplir ensemble», relève la professeure. Des travaux étaient encore à l’œuvre au moment de l’incendie.
Le 19e siècle, en particulier, marque un renouveau. La cathédrale jouit alors d’un regain d’intérêt grâce à l’œuvre de Victor Hugo. Une restauration complète a lieu, menée par les architectes Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Lassus, donnant sa forme actuelle à l’église. La flèche qui s’est effondrée datait d’ailleurs de cette période.