Le crucifix date de Duplesis

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Publié 27/05/2008 par Sylvio Le Blanc

Les députés sont allés vite en besogne. L’encre du rapport Bouchard-Taylor n’était pas encore sèche qu’ils se sont prononcés sur son contenu. Et pas un seul n’a eu le courage de voter contre la motion du crucifix. Édifiant!
 
Il n’y avait pas de crucifix à l’Assemblée nationale du Parlement avant 1936. C’est Maurice Duplessis, le «cheuf» de l’Union nationale, fraîchement élue, qui l’y a accroché (au-dessus du trône du président!) pour marquer la nouvelle alliance entre l’Église et l’État, et se démarquer des Libéraux qui avaient, eux, des rapports tendus avec le clergé.

La période qui les a vu sévir en duo pendant quelque 20 ans est appelée la Grande Noirceur. Un beau symbole, en vérité, que ce crucifix.

En amorçant la Révolution tranquille, Jean Lesage aurait dû le faire enlever, de manière à réaffirmer la séparation des pouvoirs religieux et temporel. Mais il ne l’a pas fait. En prenant le pouvoir en 1976, René Lévesque aurait aussi dû le faire enlever. Il ne l’a pas fait. Personne n’a osé le faire pour ne pas s’aliéner une partie de l’électorat.

L’ex-chef du Parti québécois, André Boisclair, a eu le courage d’en parler durant la dernière campagne électorale, avec comme résultat qu’un peu plus on le crucifiait sur la place publique.

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