La styliste yukonaise Louisette Boudreau fait ses premiers pas à Toronto

Le Moulin Rouge dans le Grand Nord

Aurore boréale
La styliste Louisette Boudreau présentera pour la première fois sa collection lors de Fashion Art Toronto, du 24 au 28 avril. (Photo: Damien Vincent Photography)
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Publié 20/04/2019 par Nelly Guidici

«C’est important d’utiliser les fourrures, de les garder au Canada et de montrer à quel point les produits sont bons. Nos fourrures sont parmi les meilleures au monde», croit la dessinatrice de mode yukonaise Louisette Boudreau, qui s’amène à Fashion Art Toronto, du 24 au 28 avril.

Originaire du Nouveau-Brunswick et installée au Yukon depuis 18 ans, Louisette Boudreau est influencée à la fois par le style vestimentaire des artistes du Moulin Rouge à Paris et par la fourrure des animaux emblématiques du Grand Nord canadien.

Sa collection symbolise la rencontre de deux mondes complètement opposés, mais qui, au final, se marient bien. «J’apporte mon amour des corsets, de la fantaisie et de la beauté du style français. Puis [mes vêtements] rencontrent le monde de la chasse et de la trappe avec la fourrure.»

Aurore boréale
La styliste Louisette Boudreau. (Photo: Damien Vincent Photography)

Intégrée à la Première Nation de Kluane

Louisette Boudreau est autodidacte. Enfant, elle a appris les gestes du métier en regardant sa tante travailler sur des patrons et coudre des robes de bal. Puis, en arrivant au Yukon, elle s’est intégrée à la Première Nation de Kluane d’où son conjoint est originaire.

C’est au contact de sa belle-famille et de ses amis qu’elle a appris à maîtriser la couture des fourrures.

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Du loup gris en passant par le castor, le lynx, le coyote, ou encore le rat musqué, toutes les fourrures sont issues d’animaux trappés de façon traditionnelle, et donc respectueuse de l’animal selon Mme Boudreau.

«J’ai appris à travailler avec la fourrure et les peaux parce qu’on chasse et on trappe. Je voulais être capable de travailler sur les fourrures et de pouvoir les incorporer. C’est important d’utiliser les fourrures, de les garder au Canada et de montrer à quel point les produits sont bons. Nos fourrures sont parmi les meilleures au monde.»

Avec des artistes yukonaises

Consciente de la nécessité de construire des liens avec la communauté, elle travaille avec une équipe yukonaise entièrement féminine. «C’est une équipe d’artistes, et on fait toute la collection ensemble», précise la styliste.

Pour le travail de perlage, elle a demandé à une amie, l’artiste gwich’in Lucy-Anne Kay, de fournir les pièces perlées pour lesquelles elle a carte blanche.

«J’admire son travail et lorsque je lui commande des ensembles de couvre-bottes, elle décide de la couleur et du graphisme. Ce sont toujours de belles pièces que je suis capable d’incorporer dans la collection.»

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Mode expérimentale

Vitrine de la mode sous un angle artistique, voire expérimental, Fashion Art Toronto présentera aussi des performances, des installations artistiques, des photographies, et des courts-métrages expérimentaux et multisensoriels influencés par l’art.

Louisette Boudreau présentera quinze pièces: des jupes, des châles et des corsets, mais aussi des accessoires comme des couvre-bottes et des sacs à main. «J’ai fait des pièces vraiment sexys parce que je veux attirer l’attention du public et de l’industrie.»

Auteur

  • Nelly Guidici

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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