Une question de choix

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Publié 07/08/2007 par Jean Chenay

De janvier à mai 2007, j’ai été employé à titre d’animateur culturel au Conseil scolaire public francophone de Toronto. J’y ai rencontré des gens sympathiques et dévoués et des étudiants motivés et sérieux. J’étais attaché plus particulièrement à l’école secondaire Étienne-Brûlé et aux cinq écoles primaires qui lui sont rattachés. Je veux exposer certains faits dont j’ai été témoin et qui me semblent inacceptables.

En avril, une rencontre de quelques jours regroupant des directeurs d’écoles, conseillers pédagogiques et des membres de la direction du Conseil Scolaire a eu lieu dans un Hôtel chic et dispendieux de Oakville. Ce fait n’a rien d’extraordinaire si ce n’est que les frais d’hébergement, de nourriture et de transport ont dû se chiffrer dans les milliers de dollars.

Au même moment des étudiants de certaines écoles, faute de locaux adéquats, suivaient des cours dans des cabanes qui ressemblent plus à des cabanons de patinoires qu’à des lieux où l’on dispense l’enseignement à des enfants et des adolescents. Je vous invite à visiter les terrains de l’école Étienne-Brûlé, trois de ces cabanes méritent particulièrement votre attention. Pas sûr que vous voudriez que vos enfants y passent leurs journées.

À mon avis l’argent dépensé au chic Hôtel de Oakville aurait été beaucoup plus utile à Étienne-Brûlé. Les dirigeants du conseil scolaire qui ne cessent de répéter que les jeunes sont au coeur de leurs préoccupations pourraient ainsi justifier leur discours.

Un autre exemple me vient en tête. Dans le cadre de mes fonctions, j’ai visité des écoles primaires. Je suis certain que plusieurs enfants qui les fréquentaient se présentaient en classe sans avoir déjeuné et avec un sac à lunch presque vide.

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Au même moment, des conseillers pédagogiques et autres experts se réunissaient à quatre ou six afin de discuter de nouveaux programmes informatiques qui faciliteraient le contact entre eux. Ces derniers sont rémunérés au salaire de 30$ à 40$ de l’heure. Une seule journée de leur salaire combiné aurait suffi à assurer que des enfants d’une école primaire puissent manger décemment pendant un mois. Ce qui est essentiel si l’on veut bien apprendre.

Ici encore on vous parlera de l’importance de mettre l’enfant au coeur des préoccupations. Permettez-moi de rester perplexe face à cette affirmation.

Plusieurs dirons que je suis amer car j’ai perdu mon emploi. Ma faute? Avoir demandé à la Direction des services pédagogiques de m’offrir du travail car les tâches qui m’étaient confiées m’occupaient un maximum de 10 heures par semaine. J’ai ainsi brisé la loi du silence qui existe dans ce milieu.

En terminant je vous rappelle que le Conseil scolaire de district Centre-Sud-Ouest de l’Ontario dispose d’un budget de 97 millions de dollars. Peut-être pourrait-il en investir un peu moins dans le confort de son personnel et un peu plus dans celui de sa clientèle.

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