Réaction au forum de L’Express du 10 juillet («Pauvreté, désoeuvrement, criminalité»).
S’il est vrai que le phénomène de bandes criminelles est préoccupant, il n’en demeure pas moins que la conclusion de l’auteur est erronée. Je cite: «On doit donner à la police les moyens de surveiller et d’infiltrer les bandes criminelles. Ce faisant, on peut se permettre d’abandonner toute réticence face au «profilage ethnique» et à la violation de la vie privée des criminels potentiels, qui ne pourront plus se cacher derrière l’étendard du multiculturalisme».
Je vois trois arguments principaux pour démontrer l’égarement de la conclusion de cette opinion.
En premier, l’auteur présuppose que le phénomène des bandes criminelles est limité aux seules communautés ethnoculturelles ce qui est faux, pensons aux bandes de motards.
Deuxièment, la supposition de l’auteur l’amène à justifier le «profilage racial» comme moyen de prévenir les crimes dans les communautés culturelles. Cela cache la prémisse que toutes les personnes issues de ces communautés sont potentiellement criminelles et en conséquence il est justifié de ne pas respecter leurs droits individuels: la présomption d’innocence, le droit à la mobilité, le droit d’expression, le droit de se rassembler, le droit à la vie privée, etc.