Le canari au début du XIXe siècle, outre animal d’accompagnement, servait de système d’alarme contre les coups de grisou dans les mines de charbon. À une époque où les systèmes de ventilation ne pouvaient pas mesurer l’accumulation des gaz toxiques, inodores et incolores, le canari offrait une mesure empirique du danger d’accumulation de ces gaz.
Lorsque le canari mourrait asphyxié, les mineurs savaient qu’un coup de grisou était éminent. Tous se passaient le mot, pour se rendre à la station de sécurité pour remonter le plus rapidement possible à la surface, chacun s’assurait que tous étaient avertis du danger.
Les comportements du gouvernement conservateur ces derniers mois nous avertissent d’un coup de grisou éminent pour les personnes, les groupes et les communautés qui ne partagent pas la philosophie, l’idéologie et la doctrine d’un régime de droite fortement influencé par la doctrine judéo-chrétienne. Il faut se rappeler qu’une importante section du Parti conservateur (celle du défunt Parti réformiste) est supportée par la droite religieuse: les mouvements anti-gai, anti-avortement, anti-programmes sociaux, anti-État, pro-vie, pro-arme à feu, et autres.
Pour comprendre la situation actuelle, il faut se rappeler que le gouvernement conservateur a débuté l’implantation de son agenda conservateur en introduisant en mai dernier une modification à l’âge du consentement sexuel de 14 ans à 16 ans. Sous le prétexte de protéger les «enfants» contre les prédateurs sexuels, le gouvernement utilise la technique de l’anxiété sociale envers la sexualité des adolescents pour imposer une régularisation des comportements sexuels.
Outre, l’aspect rétrograde de cette mesure qui retourne le code criminel canadien envers la sexualité des adolescents à la fin du XIXe siècle, cette mesure s’attaque aussi au droit des adolescents à des programmes de santé sexuelle adaptés à la culture des jeunes Canadiens et Canadiennes.