Cancer. Sida. Ces causes de décès importantes reçoivent beaucoup d’attention de la part des médias. Nous entendons beaucoup moins souvent parler – et parlons moins – du suicide chez les jeunes, le tueur silencieux.
La journée mondiale de la prévention du suicide était le 10 septembre dernier. Il est troublant de penser que plus de 20% des jeunes Canadiens entre 13 et 18 ans vivent chaque année une détresse émotionnelle si intense qu’ils veulent mourir ou songent à se faire du mal. Deuxième plus importante cause de décès chez les jeunes au Canada, le suicide dans ce groupe d’âge fait plus de victimes que le cancer, le sida et toutes les causes de décès naturelles réunies. On estime que pour chaque jeune qui s’enlève la vie, 200 autres ont tenté de le faire.
Contrairement à plusieurs autres pays occidentaux, le Canada ne possède pas de stratégie ou de politique nationale de prévention du suicide chez les jeunes pour orienter la lutte à ce fléau. Fait alarmant, seulement un jeune Canadien sur six ayant besoin de services de santé mentale réussit à en obtenir.
La prévention du suicide au niveau communautaire est particulièrement utile pour les jeunes vivant en milieu rural, où les ressources en santé mentale sont plus limitées. Craignant que leur démarche pour obtenir de l’aide ne reste pas anonyme, les jeunes des campagnes sont aussi moins enclins que ceux des villes à consulter des praticiens en santé mentale.
Chez les jeunes hommes vivant en milieu rural, les risques de suicide sont particulièrement grands. En effet, deux études indépendantes ont conclu que les jeunes hommes vivant en ville sont 50% moins susceptibles de mourir par suicide que ceux habitant la campagne. De plus, les risques de suicide sont en général plus élevés chez les hommes que chez les femmes.