Manque de vision pour André Boisclair

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Publié 25/04/2006 par Simon Lalande, président de l’AFO

Dans un récent article, La Presse canadienne mentionnait qu’André Boisclair, le chef du PQ, disait être placé devant le beau défi de convaincre le dramaturge Michel Tremblay que l’élément le plus déterminant à l’appui de la souveraineté est toujours le fait que les Québécois soient le «seul peuple francophone en Amérique du Nord.»

Évidemment, cette remarque du chef du PQ a comme fondement l’option souverainiste de son parti. Plus de 500 000 francophones de l’Ontario veulent faire une importante mise au point.

Nous parlons français en Ontario depuis 400 ans. Tout ce que nous avons acquis, nous l’avons obtenu à coups de combats, de jugements de cours, de ce dur désir de durer. Tout cela parce que le français était la doublure de notre langage, le cœur de notre identité, lumière viscérale qu’aucun bloc ne saurait enfermer.

Rappelez-vous le long parcours de nos écoles, du règlement 17 jusqu’à l’obtention de nos conseils scolaires de langue française, la réussite probante de nos collèges communautaires, de nos centres de santé, de notre culture bien vivante et profonde et de l’indéniable richesse apportée par les minorités raciales et ethnoculturelles francophones, dont le premier point d’ancrage avec nous, est la langue française.

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J’ai bien hâte de voir ce que les Acadiens vont dire, eux qui se considèrent à juste titre comme un véritable peuple, depuis 1604. En pensant aux cérémonies du 400e Anniversaire de la Fondation de Québec, en 2008, je trouve que le Québec a un rôle stratégique à jouer afin de développer cet esprit de corps qui unit tous les francophones du Canada.

Sans aucun doute le Québec doit être, non seulement, le pilier de la francophonie pan-canadienne mais aussi le meilleur défenseur des minorités. Les commentaires d’André Boisclair ne reflètent pas cette vision. La façon dont le grand dramaturge Michel Tremblay vient d’être rabroué par les souverainistes purs et durs nous inquiète aussi. Faut-il mesurer notre Francophonie et notre allégeance à un Québec souverain un thermomètre à la main?

M. Boisclair, la francophonie canadienne vit en périphérie du peuple québécois. Si la vitalité de la francophonie de l’Ontario est si vibrante, c’est grâce à son combat perpétuel pour garder sa langue, sa culture, ses institutions, face à une assimilation galopante. Nous avons besoin du Québec comme d’une source. Laissez tomber vos murs.

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