(Lettre ouverte à la nouvelle ministre ontarienne de la Culture, Caroline Di Cocco.) Difficile de juger comment le Conseil des arts de l’Ontario (CAO) attribue les fonds publics réservés aux arts franco-ontariens. C’est vrai, en principe le personnel n’est pas autorisé à dévoiler les commentaires du jury sur les différents projets soumis. Mais il arrive qu’un ou une employée s’échappe.
On apprendra alors, par exemple, que les antécédents du demandeur de subvention «ne sont pas clairs». S’il s’agit des antécédents en matière de publications, l’employé pourra aller jusqu’à avouer que «certains membres du jury» ne connaissent pas les éditeurs du demandeur, en l’occurrence Victor-Lévy Beaulieu, que peu de professionnels ou d’amoureux de la littérature en nos terres admettraient ne pas connaître, et Michel Brûlé, qui fait souvent les manchettes, comme lorsqu’il a publié le Livre noir du Canada anglais de Normand Lester.
Un tel aveu soulève un doute sur les compétences des jurés… D’ailleurs, pourquoi les commentaires du jury, qui devraient faire preuve d’un minimum acceptable d’objectivité, ne sont-ils pas accessibles au demandeur d’une subvention, lui qui est le premier concerné?
Mais revenons aux «antécédents». Pour nombre de jurys de par le monde, jurys sachant très bien qu’ils ne sont pas omniscients, des articles de journaux clarifient les antécédents d’auteurs consacrant leur peu de temps à l’écriture plutôt que de le partager en s’investissant dans les mondanités du milieu littéraire.
Mais la politique officielle du CAO est de n’accepter aucun dossier de presse pour le programme de création littéraire. Or, il arrive qu’un demandeur de subvention se fasse dire qu’un dossier de presse «ne nuirait pas à sa demande», puis qu’il se voie accorder une subvention en création littéraire…