Dans son premier discours à titre de gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean nous conviait à un grand projet de société. «Briser le spectre de toutes les solitudes et instaurer un pacte de solidarité entre tous les citoyens qui composent le Canada d’aujourd’hui»: il y a là tout un programme.
Le message de Madame Jean a été reçu avec beaucoup d’enthousiasme, ce qui n’est pas surprenant. La société canadienne se diversifie de plus en plus, et comme résultat, un débat s’amorce sur les fondements mêmes de l’identité cana-dienne. Qu’est-ce qui fait de nous des Canadiens et Canadiennes? De quelle manière nos principes fondateurs s’adapteront-ils à l’évolution de notre société? Sommes-nous toujours si différents de nos voisins du Sud, et comment assurons-nous la préservation de cette spécificité?
La semaine dernière, Statistique Canada révélait que nous sommes maintenant plus de 32 millions dans ce pays, une hausse redevable en grande partie à l’immigration. Cette nouvelle donne rend très actuel et pertinent un questionnement sur notre identité.
Ce débat est essentiel parce qu’il représente la dynamique propre au Canada. C’est un dialogue constant entre, d’un côté, la richesse issue de notre diversité, et de l’autre, la force identitaire qui nous vient de notre histoire, des grands principes fondateurs de notre pays. Le Canada a besoin de la richesse que nous apportent tous ces nouveaux arrivants, tout comme il a besoin de la cohésion qui émane de notre identité historique. Cet enrichissement est mu-tuel.
Au fur et à mesure que la mosaïque canadienne se fait plus diversifiée, il est important de réaffirmer, en tant que nation, les grandes valeurs qui font notre fierté et notre spécificité. C’est ainsi qu’on pourra instaurer un pacte de solidarité entre toutes les composantes de la société canadienne.