Des engagements cruciaux pour les francophones

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Publié 14/02/2006 par Maxime Jean-Louis

Monsieur le Premier ministre

À titre de francophone vivant à l’extérieur du Québec, j’ai été -grandement rassuré d’apprendre que vous aviez signé l’acte d’engagement solennel présenté par la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), comme l’ont fait d’ailleurs messieurs Layton et Martin.

Vous vous êtes ainsi engagé «à faire respecter la lettre et l’esprit de la Loi sur les langues officielles et les engagements du gouvernement fédéral en matière de dualité linguistique».

Vous vous êtes de plus engagé à créer un Secrétariat francophone au sein de Patrimoine canadien. Ce sont là, monsieur le Premier ministre, des -engagements d’importance cruciale.

Étant originaire d’Haïti, ayant séjourné au Québec (où vivent mes parents), vécu en Alberta et étant maintenant établi en Ontario, je sais à quel point les Canadiens de souche et immigrants sont de plus en plus susceptibles de s’établir dans différentes régions du pays à différents moments de leur vie.

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Il me semble essentiel pour l’avenir même du Canada que nous prenions tous les moyens possibles pour nous assurer que, dans ce pays, un enfant puisse avoir accès a une éducation dans la langue officielle de son choix, et ce dès la maternelle jusqu’au post-secondaire, que tous les citoyennes et les citoyens puissent avoir accès a des soins de santé et à des services sociaux ainsi qu’à la gamme complète de services gouvernementaux dans les deux langues officielles.

Votre engagement à créer un Secrétariat francophone au sein de Patrimoine canadien est une proposition qui mérite un examen minutieux. Une concentration de forces et de compétences est toujours une bonne chose. Cette approche renferme néanmoins des dangers.

Au cours des 15 dernières années, les francophones hors Québec ont travaillé sans relâche pour faire en sorte que l’ensemble des agences et ministères du gouvernement fédéral participent activement au développement de leurs communautés.

Le Secrétariat que vous vous proposez de constituer, s’il n’est pas solidement cadré, pourrait lancer à la fonction publique le message que ses responsabilités sont effectivement diminuées. Par conséquent, je vous enjoins, dans le processus de mise sur pied d’un tel secrétariat, d’inclure et de consulter les communautés francophones et acadienne du Canada.

L’un des grands enjeux pour la francophonie canadienne est sans contredit l’immigration. Partout au Canada, nos communautés rurales et semi-urbaines s’effritent. De nouveaux arrivants, jeunes, éduqués et dynamiques, viendraient enrichir et renforcer ces communautés.

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À titre de membre du comité paritaire au sein d’Immigration et Citoyenneté Canada, je me permets donc de vous signaler que notre comité s’apprête à remettre au ministre son plan stratégique visant à attirer des immigrants francophones dans les diverses régions du Canada. J’ose espérer que vous verrez le bien-fondé de poursuivre cette initiative qui profitera de maintes façons à notre pays.

Vous voudrez peut-être vous référer au rapport découlant de l’excellent colloque tenu sous l’égide de la commissaire aux langues officielles, Dyane Adam. Ce rapport fait la lumière sur une question qui influe directement sur le Canada d’aujourd’hui et demain: la dualité linguistique et la diversité culturelle.

Nombre de francophones vivent dans des communautés rurales dont plusieurs sont isolées. À l’ère des technologies de l’information et des communications où un fournisseur de services peut aussi bien se retrouver en Inde qu’en Chine, toute une partie de notre pays ne peut participer à la globalisation des marchés parce que pas ou mal branchée au reste du monde.

Au moment où partout en Amérique du Nord, le home sourcing gagne en popularité, il n’y a aucun doute que le fait d’intégrer ces communautés au reste du monde entraînerait des retombées positives pour ces communautés et notre pays. D’autant plus que ces francophones sont bilingues. Par exemple, dans le nord de l’Ontario où je demeure, l’avantage concurrentiel serait indéniable.

Bref, comme vous l’avez sans doute constaté, les aspirations canadiennes sont tout aussi grandes que notre pays. Et, comme tous les Canadiennes et les Canadiens, j’ai espoir que votre gouvernement s’avérera à la hauteur de nos aspirations.

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Permettez-moi de conclure, monsieur le premier ministre, en vous transmettant mes meilleurs vœux de succès.

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