Le 6 avril 1966 – il y a donc 50 ans – le premier ministre Lester Pearson s’est adressé à la Chambre des communes pour expliquer la politique linguistique de son gouvernement.
«C’était un discours remarquable», a commenté à cette occasion le commissaire aux langues officielles Graham Fraser. Il a été prononcé un an avant la publication du premier volume du rapport de la Commission royale sur le bilinguisme et le biculturalisme, et trois ans avant l’adoption de la Loi sur les langues officielles.
«Si la concrétisation de la politique linguistique du Canada coïncide avec l’adoption, en 1969, de la Loi sur les langues officielles par le gouvernement de Pierre Trudeau, sa conception, elle, remonte à l’annonce faite par Lester Pearson», poursuit le commissaire, qui relève du Parlement et qui est justement chargé de surveiller que la Loi soit bien appliquée.
Unité nationale
Le premier ministre Pearson a d’abord situé la question du bilinguisme au sein de la fonction publique en tant que moyen d’attirer les Canadiens les plus compétents et les mieux qualifiés de partout au pays, soulignant que ce qu’il appelait «l’objectif fondamental […] de promouvoir et de renforcer l’unité nationale» était rendu possible par l’atteinte de l’égalité des droits et des chances pour tous les Canadiens, qu’ils soient d’expression française ou d’expression anglaise.
«Dans un État fédéral diversifié comme le Canada, il est important que tous les citoyens jouissent d’occasions équitables et égales de participer à l’administration nationale et de pouvoir s’identifier à leur propre capitale nationale, s’y sentant chez eux», avait déclaré Lester Pearson.