Des forages peuvent-ils augmenter les risques de séismes dans certaines régions? De plus en plus d’experts semblent assez confiants pour l’affirmer. Une carte géographique des États-Unis fait déjà jaser.
Le débat court depuis les années 1960 dans le petit monde de la géologie. En fait, rappelle le Scientific American, il commençait à se dégager une consensus dès la fin des années 1960, mais celui-ci avait manifestement été oublié à la fin des années 2000, lorsqu’ont commencé à se répandre des rumeurs autour des forages pour du gaz de schiste.
Le fait que ce type de forage nécessite l’injection de tonnes d’eau dans la roche pour faire exploser celle-ci et en recueillir le gaz, pourrait-il ébranler le sous-sol au point de produire des secousses que nous pouvons ressentir?
L’agence géologique américaine (US Geological Survey) semble répondre par l’affirmative, avec une carte, publiée cette semaine, des «séismes causés par l’humain» — une première.
L’attention se porte en particulier sur une zone rouge: l’Oklahoma, qui a connu une hausse spectaculaire des séismes à partir de 2009 — au point où le risque d’en subir un est à présent à égalité avec la Californie.
En fait, selon les géologues, l’Oklahoma serait maintenant «une des zones les plus actives du monde».
Entre 1882 et 2012, cet État du centre des États-Unis avait connu 232 tremblements de terre d’une magnitude de 3,0 ou plus. En comparaison, rien que depuis le début de 2016, on en recense… 287. Le seuil de 3,0 est celui à partir duquel un humain peut ressentir une secousse.
Le magazine ThinkProgress rapporte qu’en janvier, 14 résidents de l’Oklahoma ont déposé une poursuite contre 12 compagnies d’énergie, alléguant que leurs opérations pétrolières et gazières sont responsables des séismes. Au moins un autre recours collectif serait en préparation.