Une petite centaine de manifestants à Queen’s Park pour une université

Mais des milliers d'actions dans les écoles

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Publié 18/02/2016 par Harriet Vince

Une centaine de personnes étaient rassemblées à Toronto, jeudi 18 février, devant l’Assemblée législative, pour réclamer la création d’une université franco-ontarienne.

«Il y a un an, on était ici à Queen’s Park. Aujourd’hui, nous sommes toujours sans réponse et sans engagement clair de notre gouvernement», a rappelé Denis Vaillancourt, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), qui organisait cette manifestation avec le RÉFO (les étudiants) et la FESFO (la jeunesse franco-ontarienne).

Le mouvement veut inciter le gouvernement à créer un Conseil de gouverneurs transitoire pour déclencher la planification de cette institution.

«On a commencé les consultations en 2012… mais ça fait 40 ans qu’on veut une université gouvernée par et pour les francophones.»

La création d’une université de langue française est l’une des cinq grandes priorités de l’AFO pour la prochaine décennie. Selon M. Vaillancourt, c’est «le maillon manquant» du développement de la francophonie ontarienne.

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Les manifestants, souvent habillés de vert et blanc, les couleurs du drapeau franco-ontarien, venaient d’un peu partout de la province.

Par ailleurs, «plusieurs milliers de personnes, dans les écoles et les communautés, sont solitaires avec nous en cette journée d’action», a affirmé Geneviève Borris, l’animatrice de la manifestation et la coprésidente du RÉFO.

«Nous crions haut et fort que nous voulons une université à nous et nous ne cesserons pas tant que nous n’aurons pas gagné», a-t-elle dit, promettant que d’autres activités semblables seront organisées au cours de l’année.

France Gélinas, la députée néo-démocrate de Nickel Belt, dont le projet de loi privé posant les premiers jalons de l’université a franchi en novembre l’étape de la deuxième lecture, s’est dite «satisfaite de cette mobilisation face à la détermination et à l’engagement de ces jeunes.»

«Le budget de l’Ontario s’en vient jeudi prochain», souligne-t-elle. «On va l’éplucher pour voir s’il y a un peu d’argent à mettre pour le Conseil des gouverneurs. On va arriver à nos buts, ce n’est qu’une question de temps.»

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La mobilisation à Queen’s Park a aussi offert symboliquement quelques cours (politique, gestion, histoire…) pour donner un avant-goût aux jeunes des études universitaires en français.

La ministre des Affaires francophones, Madeleine Meilleur, les a également encouragés à signer la pétition sous forme d’inscription – encore symbolique elle aussi – à l’Université franco-ontarienne qui était disponible.

Les trois partis politiques provinciaux appuient le principe de la création d’une université franco-ontarienne. Un rapport d’experts est attendu au printemps.

«Cette initiative est quelque chose qui sert à créer un sentiment d’appartenance très fort à la francophonie», nous a confié Marie-Hélène Eddie, une manifestante. «C’est un moment où on est jeune adulte qu’on décide ce que l’on veut faire dans la vie. C’est un moment charnière au niveau identitaire d’avoir accès à un programme en français.»

«C’est vrai que l’Université d’Ottawa se dit bilingue», poursuit-elle. «Mais beaucoup de gens qui soumettent leurs candidatures pour entrer dans un programme en français se rendent compte, arrivés là-bas, qu’il n’y a pas de cours en français qui se donne ce semestre dans leur programme. Ils se retrouvent obliger de le faire en anglais pour ne pas perdre de temps.»

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«Ça fait 10 ans que je suis ici, et chaque jour j’entends qu’il n’y a pas de service en français dans tel ou tel domaine, surtout en santé», a par ailleurs souligné Carlos Idibouo, coordinateur de programme et d’intervention pour Action positive à Toronto. «Or la santé est fondamentale pour les communautés.»

Selon l’enseignant Marc Albert Cormier, qui est aussi un élu des ressortissants français auprès de leur consul, «beaucoup de mes anciens élèves ont dû partir pour Montréal, la France ou la Belgique pour faire des études en français. Je suis venu manifester pour les générations suivantes, c’est important d’avoir une université pour les Franco-Ontariens.»

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