Auteur de best-sellers comme J’aurais préféré vivre, Je le ferai pour toi, Longtemps j’ai rêvé d’elle et Si tu existes, Thierry Cohen est traduit en huit langues. Son tout dernier roman s’intitule Avant la haine et met en scène deux jeunes Marocains devenus Français, l’un juif, l’autre musulman. L’auteur avoue avoir écrit «le livre le plus personnel» de sa vie. On devine une large part d’autofiction.
Raphaël Levy et Mounir Basri, 6 ans, arrivent en France au milieu des années 1960. Le premier est juif, le second est musulman. Ils deviennent amis sur les bancs d’école et au foot. Jour après jour, ils vont tisser une intense, mais fragile complicité.
Les deux garçons ne tardent pas à découvrir que, pour nombre de Français, il y a «les sales juifs» et «les sales Arabes». Ils apprennent vite à cacher leur trouble quand la raillerie les vise, à jouer les désinvoltes quand les regards les écrasent. Ces situations sont «un ciment de leur amitié».
Raphaël et Mounir se sentent étrangers parce que possédant «une histoire nourrie d’ailleurs». Une bonne part du roman se résume en trois mots: nous, vous eux. «Nous les juifs, vous les Arabes, eux les Français».
Les deux amis jouent ni plus ni moins au «Scrabble de l’identité». L’auteur décrit à quel point il existe «tant de frustrations à toujours essayer d’être autre et tant de difficultés à demeurer soi-même.»