Les rapts contre rançon, les assassinats en plein jour, les concerts de cartouches… appartiendraient-ils désormais au passé en Haïti? Chose certaine, la sécurité revient peu à peu. Une note positive pour le président René Préval, qui vient de boucler sa première année à la tête du pays.
«Aucun quartier n’est plus sous le joug des bandes armées», est fier de dire le porte-parole de la police haïtienne, Frantz Lerebours, visiblement satisfait des opérations musclées menées ces derniers mois contre les gangs qui semaient la terreur dans la capitale, Port-au-Prince. Depuis quelques mois en effet, les Haïtiens peuvent enfin vaquer à leurs occupations sans craindre d’être à tout moment enlevés ou tués par des malfrats faisant régner leur loi au vu et au su de tous, sans jamais être inquiétés.
Les fiefs de Cité Soleil et Martissant ont été investis par les agents de la police nationale et les casques bleus de l’ONU et des dizaines de criminels notoires qui semaient le deuil au sein de la population ont été arrêtés. D’autres, en cavale, sont activement recherchés. Un spot publicitaire diffusé en boucle à la télévision d’État invite les citoyens à les dénoncer, ce dont ne se privent plus ces derniers, hier encore terrorisés à la seule pensée de prévenir les policiers, regardés comme corrompus.
Pour fragile qu’elle soit, cette sécurité retrouvée est sur toutes les lèvres et dans tous les discours. «Le rétablissement de la sécurité a été obtenu par le dialogue et par la force en même temps», s’est félicité le chef de l’État, René Préval, à l’occasion du premier anniversaire de sa prestation de serment.
Objet de vives critiques l’automne dernier à cause de la montée fulgurante des kidnappings suivis souvent de meurtres crapuleux, le président Préval avait, en guise de vœux de fin d’année, promis aux Haïtiens une année 2007 sans insécurité. Il a tenu parole, ordonnant à la police nationale, avec l’appui de la Mission des Nations unie pour la stabilisation en Haïti (MINUTHA), de combattre les bandits jusque dans leurs derniers retranchements. Des opérations qui se sont révélées fructueuses. D’environ 200 en décembre 2006, les enlèvements contre rançon ont chuté à 22 en mars, puis à 8 en avril…