Parmi les islamistes, on trouve des démocrates illibéraux, des adeptes de la théocratie shiite, les Frères musulmans et le salafisme. «Ce dernier est le groupe le plus problématique», selon Miloud Chennoufi, professeur au Collège des Forces canadiennes à Toronto, qui a aussi été journaliste en Algérie durant les années 1990.
Devant une salle comble à l’Alliance française le 26 novembre dernier, M. Chennoufi a condensé en une conférence sur DAESH (l’acronyme arabe de l’État islamique en Irak et au Levant) le cours de 12 semaines qu’il dispense à Glendon.
Le salafisme représente l’interprétation la plus littérale de l’Islam, a-t-il expliqué. Mais «c’est une négation de l’histoire de l’Islam elle-même». Le salafisme est né dans les contrées les plus arides. «À l’origine, ce n’était qu’une théologie minoritaire jusqu’à ce qu’elle intéresse des acteurs politiques ambitieux au 19e siècle. Après la Première Guerre mondiale, l’Arabie Saoudite est au cœur de cette idéologie.»
Les mots justes
Il est important pour Miloud Chennoufi d’utiliser les mots justes. «L’islam est une religion monothéiste. Elle gère le rapport entre l’individu et le transcendant», précise-t-il avant de différencier l’islamisme et DAESH.
«L’islamisme est une idéologie politique. C’est une réaction au mouvement de modernisation qu’il y a eu au Moyen-Orient à partir du 19e siècle. Tous les musulmans ne sont pas nécessairement islamistes. (…) La sonorité de Daesh en arabe est très négative. Je l’utilise par adversité et pour éviter d’employer ‘‘islamique’’.»