7h30, le réveil sonne, 7h32 Sarah Squires ouvre son compte Facebook, Instagram, et répond à ses textos. Chaque matin c’est ce même rituel qui anime le quotidien de la jeune Torontoise de 24 ans.
Étirement? Petit-déjeuner? Non, le temps presse, il est déjà 8h15: «Chaque fois, je sais que je reste trop longtemps sur mon téléphone et je n’ai plus le temps de rien. Je suis souvent en retard au travail à cause de ça», explique-t-elle en entrevue à L’Express, résignée. Chaque jour, la jeune femme passe entre 5 et 6 heures à utiliser son téléphone.
«Quand ma journée commence au bureau, je regarde mon téléphone le temps d’allumer mon ordinateur», raconte Sarah. «Une fois allumé, j’ai l’habitude de m’échapper aux toilettes pendant 10 minutes, mais je suis juste avec mon téléphone, isolée, pour éviter que mes collègues de travail ne me voient», ajoute-t-elle sans vergogne, le sourire aux lèvres.
Facebook, Snapchat, Instagram, LinkedIn et autres applications divertissantes: autant de nouveaux gadgets qui séduisent la nouvelle génération et en font des «cyber dependants».
Les premières études sur le sujet datent de 1996. «La cyberdépendance à la technologie mobile se caractérise par différents symptômes dont des préoccupations face à son utilisation (toujours rafraîchir son fil d’actualité) mais aussi par un état de manque qui se manifeste par de l’anxiété, de l’irritabilité, de l’ennui ou encore de la colère quand l’accessibilité est impossible», explique la spécialiste en cyber dépendance Marie-Anne Sergerie, psychologue et directrice de la Clinique Laval au Québec, en entrevue à L’Express.