L’été dernier, j’ai lu le premier d’une série d’enquêtes menées par un «odd couple» dans le Londres victorien. Petits Meurtres à Mangle Street, de Martin Kasasian, met en scène un détective privé imbu de lui-même, qui boit une quantité phénoménale de thé, et une jeune femme excentrique un peu trop portée sur le gin.
J’ai dit détective privé, mais Sidney Grice insiste pour se faire appeler détective «personnel». Une chambre à coucher est privée, souligne-t-il, mais pas un détective. La jeune femme excentrique est March Middleton; elle est aussi la narratrice.
Grice a une haute opinion de lui-même, «de sa vivacité d’esprit, de ses sens aigus, de ses pouvoirs d’observation superlatifs et de son prodigieux intellect». Deux choses le font avancer dans la vie: l’amour de l’argent et la haine du mensonge.
Selon Grice, il n’y a pas eu de crimes nouveaux depuis belle lurette. Pourquoi? Parce que l’esprit du criminel est perverti et tortueux, mais il manque invariablement d’imagination.
Le crime qui déclenche l’histoire ici est le sauvage assassinat d’une femme dans le quartier pauvre de Whitechapel en 1882. Le principal suspect semble piteusement innocent aux yeux de Middleton et sournoisement coupable au dire de Grice.