Les mystères d’Osiris

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Publié 22/09/2015 par Gabriel Racle

Qui dit Osiris dit Égypte ancienne, et qui mentionne l’Égypte ancienne parle de la fascination que cette civilisation exerce depuis longtemps, au point qu’une présentation parle même d’une «fascination ancestrale» (francetvéducation). Pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi un tel attrait qui se perpétue au cours des siècles?

Il faut dire que l’Égypte ancienne a de quoi fasciner avec des monuments exceptionnels: la triade des pyramides monumentales et mystérieuses et le sphinx géant qui les accompagnent près du Caire, les pyramides à degrés dont la grande pyramide de Gizeh qui fait partie des sept merveilles du monde antique et du Patrimoine mondial.

Et il y a Louxor, les nombreux musées du Caire ou d’Alexandrie, avec leurs trésors antiques et leurs momies, et ces noms prestigieux qui ont traversé l’histoire, Akhenaton, Toutankhamon, Néfertiti, Cléopâtre, et combien d’autres.

Et il y a les hiéroglyphes, un langage réservé à quelques initiés, croyait-on, jusqu’à ce que Champollion en déchiffre la signification à partir de 1821. L’égyptomanie n’a pas cessé pour autant.

Villes englouties

Mais ne se cacherait-il pas quelque chose derrière tout cet appâtât, qui en donnerait une explication à la façon dont il en existe une pour les fastes de la Rome vaticane, par exemple? La réponse à une telle question se trouve peut-être au fond de l’eau.

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En effet, sur le littoral de l’Égypte ancienne se trouvaient l’importante cité portuaire de Thônis-Héracleion (Héracleion en grec et Thônis en égyptien désignent la même ville) et la ville religieuse de Canope.

«Plusieurs catastrophes se sont enchaînées. La terre tremble en 749, on parle aussi d’un tsunami en 365 et du phénomène de la liquéfaction des terres. Une chose est sûre: à la fin du VIIIe siècle, Héracleion, Canope et le grand port d’Alexandrie sombrent en même temps.» (Frank Goddio, archéologue français)

Or dans ces villes, à Canope en particulier où se trouvait un grand temple à son nom, on célébrait les «Mystères d’Osiris». Et la découverte récente par Framk Goddio et son équipe de ces villes englouties a remis en pleine actualité Osiris et ses mystères, avec les nombreux objets découverts et remontés à la surface.

Il en résulte une grande exposition à l’Institut du monde arabe à Paris, en cours jusqu’au 31 janvier 2016, et un livre d’art et d’histoire publié par les éditions Flammarion, présentés sous le même titre: Osiris, mystères engloutis d’Égypte, qui répondent à la fascination toujours actuelle pour l’Égypte ancienne.

Religion pharaonique

Osiris est au centre de la religion pharaonique, il en est le fondateur. Fils de la Terre et du Ciel, Osiris sage et bon régnant avec sa sœur-épouse Isis dans la paix et la sagesse.

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Tué, démembré en quatorze morceaux, puis jeté dans le Nil par son frère Seth jaloux, Isis le remembre grâce à ses pouvoirs divins. Elle lui rend la vie et ils conçoivent un fils, Horus. Ressuscité, Osiris devient le dieu du renouveau et le maître de l’au-delà, juge suprême des âmes, qui accorde aux défunts la vie éternelle ou la leur refuse et les condamne au néant, lors de la cérémonie de la pesée des cœurs.

Horus devient ainsi pharaon divin d’Égypte. Ses descendants, les pharaons, font précéder leur nom par un nom appelé nom d’Horus d’or, marquant ainsi cette lignée divine.

Elle se concrétise dans des cérémonies rituelles complexes et mystérieuses qui ont lieu dans les temples de Thônis-Héracleion et de Canope en particulier, et dans d’autres villes. Elles ont pour but d’assurer la permanence du règne d’Osiris, incarmé par les pharaons.

Et se forme ainsi la triade égyptienne la plus célèbre, Osiris-Isis-Horus (père, mère, fils) semblable à la grande triade mésopotamienne Anou-Enlil-Enkil, conformément au symbolisme religieux du chiffre 3 (L’Express du 1er novembre 2011).

L’ouvrage

Ouvrage d’histoire et d’art, le livre des éditions Flammarion est incontournable pour comprendre cet aspect mystérieux de l’Égypte ancienne, cette institution d’une religion qui, par ses aspects littéraires, mort injuste d’un juste, résurrection, seigneur de la vie terrestre et de l’au-delà, n’est pas sans rappeler le schéma d’autres religions toujours actuelles.

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Avec ses 200 illustrations, dont les photos inédites des fouilles menées par l’équipe de Franck Goddio, et les images d’une centaine d’objets dont des pièces rares encore jamais vues du grand public, les textes nous transportent au temps des pharaons, et nous font revivre des épisodes de la cérémonie initiatique de 21 jours dédiée à la triade Osiris-Isis-Horus. D’Héracleion à Canope, l’ouvrage nous guide ainsi sur les chemins secrets dont les barques sacrées menaient les divinités vers l’au-delà.

Depuis la naissance du mythe des Mystères d’Osiris jusqu’à sa postérité, en passant par les objets sacrés, les lieux de culte et les figures du panthéon égyptien, ce livre prolonge et enrichit l’exposition de l’Institut du monde arabe ou la remplace manifestement.

Avec ses textes explicatifs en 16 chapitres, ses dessins, se reproductions, ses photos sous-marines, ce livre est aussi fascinant que l’Égypte mystérieuse qu’il nous présente.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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