Plusieurs intéressés se sont déplacés, mardi dernier, à la bibliothèque de référence de Toronto, pour assister à la dernière audience publique sur les «contrôles surprise dans la rue» controversés, le «carding», que le gouvernement provincial veut baliser.
À l’intérieur comme à l’extérieur de l’édifice, où se trouvait notamment le ministre de la Sécurité communautaire Yasir Naqvi, l’atmosphère était survoltée.
Peter Cecil, lui, n’a pas résisté longtemps. À peine le ministre lancé dans son discours que le Torontois a crié son mécontentement face aux injustices dont feraient preuve les interventions policières à l’encontre des noirs. «Les noirs sont les principales cibles de la police, nous sommes encore stigmatisés aujourd’hui et il faut que ça cesse! Je suis père de quatre enfants et j’ai peur pour eux», scande-t-il à bout de souffle.
«Il a raison!», lance un autre homme dans la salle à plusieurs reprises. Malgré quelques tentatives d’accalmie, Peter ne semble pas prêt à se taire: «C’est une véritable inquisition. Trop de gens sont tombés à cause de l’obscurantisme vis-à-vis des noirs, Andrew Loku en a aussi fait les frais récemment, souvenez-vous de son nom!»,a-t-il crié en brandissant une photo de l’homme tué par balle par la police de Toronto le 5 juillet dernier.
Le ministre Naqvi parvient finalement à reprendre son discours dans une ambiance tendue: «Nous prenons très au sérieux les droits de l’homme et revendiquons la tolérance zéro pour le racisme et la marginalisation ou toutes autres formes de discrimination.»